Jugé trop moderne, Jean Després n’est pas invité à exposer ses pièces lors du Salon d’automne de 1928… Quatre-vingts ans plus tard, c’est justement l’avant-gardisme et le talent de cet orfèvre qui fut salué par une grande rétrospective au musée des Arts décoratifs de Paris en 2009.
Né à Souvigny, le 15 juin 1889, Després s’est initié très jeune au métier d’orfèvre dans le quartier du Marais à Paris, se passionnant aussi pour la peinture et faisant la connaissance d’artistes tels que Modigliani, Soutine, De Chirico, Signac et surtout Braque, qui l’initient aux courants de l’avant-garde picturale.
Mobilisé en 1914, il travaille dans les ateliers de l’aviation militaire, où il dessine des moteurs d’avions. C’est là qu’il découvre le dynamisme de la mécanique. Elle influencera toute son œuvre, notamment dans les années 1930 ses « bijoux moteurs » en forme de bielle, d’engrenage ou de roue dentée, inspirés par l’esthétique industrielle. Après la guerre, il abandonne toutes activités picturales pour se consacrer au métal (argent, or, étain), qu’il travaille au marteau. Il oriente ses recherches vers des conceptions résolument modernes, souvent cubistes, et expose dans les grands salons.
Ses obligations professionnelles parisiennes ne l’ont jamais détaché de son Morvan natal et il a joué un rôle important dans le développement du musée d’Avallon par une série de donations de ses œuvres et des créations de ses amis Giorgio de Chirico, André Piot, Paul Jouve…Le Musée de l’Avallonnais expose en permanence de nombreux objets réalisés par Jean Després (bijoux, vases, couverts, éléments religieux, outils…).
Un nouvel espace présente son processus de création artistique à travers des croquis et des études.
L’Agora des Arts
