Sylvie NAMIAS - Peintre

Quand on vit dans une vaste maison adossée aux remparts de Pontoise, labellisée ville d’art et d’histoire, entre le fleuve, la pierre et le ciel, il n’est pas étonnant de laisser vagabonder son âme artiste. Depuis bientôt trente ans, Sylvie Namias peint sans se soucier des fantômes des grands ancêtres qui hantent la vallée de l’Oise (Pissarro, Van Gogh, Cézanne, Gauguin, Daubigny...). « J’ai beaucoup dessiné quand j’étais jeune, nous confie Sylvie Namias. J’aime la peinture forte, expressionniste, Schiele, Picasso... » Cependant, ce sont les voyages qui déclenchent en elle le flot pictural, plus particulièrement les villes américaines, volumes dressés, lignes droites à l’infini. Alors que l’artiste fonctionne par séries, arbres, taureaux et toreros, portraits, vagues, bouquets, croix et Passion, ses toiles les plus récentes, rattrapées par l’abstraction, larges bandes foncées, à-plats sur la toile, rappellent ces villes-totems du début, lambeaux de lumière et de reflet, ou même les troncs d’arbre d’une autre série peinte.

« Après être passée par une longue période figurative, explique le peintre, dont les nombreux sujets furent plus interprétés que figurés selon mon imaginaire, ma spiritualité et la force qui m’a toujours poussée, tendant de plus en plus vers la synthèse, j’en suis arrivée à l’abstraction. Abstraction ? Et pourquoi pas abstraction figurative ? Car, à travers mes œuvres récentes transparaissent souvent des thèmes qui me tiennent à cœur. » Artiste de la couleur et de la matière, de l’énergie et de la force – on pense notamment à la puissante présence de ses taureaux ou à ses portraits d’âme- Sylvie Namias poursuit son chemin et, dit-elle, « ce chemin, je le suis selon mon désir ! » En ce moment, ce chemin passe par l’abstraction comme un mûrissement vers le dépouillement. Les séries Errance et Vertiges en montrent la voie. L’artiste utilise différents supports (toile, carton, papier) et matériaux (huile, acrylique, encre, collages). « Mais là n’est pas l’aboutissement de mon œuvre, précise-t-elle. Je suis toujours en recherche, une recherche qui n’aura pas de fin. »

Jean-Michel Masqué (février 2011)
Photo Lionel Pagès

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