Bibracte. Le plus grand oppidum gaulois

À la fin du IIe siècle avant J.-C. , au cœur du Morvan, les puissants Eduens ont choisi le Mont Beuvray culminant à 821m pour construire leur capitale, une ville à l’urbanisme très organisé. Sur près de 200 hectares traversés par plusieurs voies et ceints de puissants remparts (le plus ancien mesure 7 kilomètres), elle constitue l’une des villes fortifiées de la fin de l’âge du Fer les mieux préservées. 5000 à 10 000 personnes y vivaient à son apogée, entre un demi-siècle avant la guerre des Gaules et un demi-siècle après. Une ville étonnante, essentiellement construite en bois et torchis, qui brûle régulièrement, qu’on reconstruit tous les vingt ans, et qui dura à peine un siècle. C’est ici, avant la bataille d’Alésia, que Vercingétorix fut proclamé chef de la coalition gauloise…avant que les habitants décident, quelques décennies après la guerre des Gaules, de reconstruire leur capitale à vingt kilomètres de là, dans une plaine où ils peuvent développer une ville à la romaine. Ce sera Augustodum (Autun). Le souvenir de Bibracte s’efface, la forêt recouvre en partie le mont jusqu’en 1867 où des fouilles importantes menées par l’érudit autunois Jacques-Gabriel Bulliot, puis par Joseph Déchelette, père de l’archéologie protohistorique réveillent la belle endormie en mettant à jour des vestiges de l’oppidum. Le produit de ces fouilles menées au XIXe siècle est exposé pour partie au musée Rolin à Autun et pour partie au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Arrêtées à la Première Guerre Mondiale, les fouilles ont repris quatre-vingts ans plus tard sous l’impulsion de François Mitterrand (qui a même imaginé se faire enterrer en haut du Mont Beuvray). Elles se poursuivent, exhumant année après année d’ingénieuses fortifications, des bâtiments publics, une nécropole, un lieu de culte, une vaste demeure, des fontaines et bassins, un marché, des amphores de vin, des monnaies, des ateliers métallurgiques… Et pourtant, seulement 3% du site a été exploré, témoignant déjà de la richesse de la cité, provenant en grande partie du commerce avec les régions méditerranéennes, et prouvant un début de « romanisation ».

Construit en 1995 sur le flanc du mont Beuvray, et véritable porte d’entrée du site, le musée conçu par l’architecte Pierre-Louis Faloci expose les résultats des recherches récentes et les remet en perspective dans une exposition (entièrement rénovée en mars 2012) qui offre une passionnante lecture de la civilisation celtique au travers de ses oppida qui parsemaient l’Europe il y a un peu plus de 2000 ans. La scénographie est particulièrement réussie. Aérée, vivante et didactique, constituée de plans, maquettes, reconstitutions, objets (pièces authentiques et nombreux moulages), film...c’est une étape indispensable pour comprendre l’histoire du Mont-Beuvray et de Bibracte, avant de parcourir le site archéologique enfouie encore en grande partie sous le massif forestier labellisé Grand Site de France.

Catherine Rigollet

Visuels © Bourgogne tourisme

Vue aérienne du Mont Beuvray et de Bibracte

Vue aérienne du Mont Beuvray et de Bibracte

Musée de Bibracte

Musée de Bibracte

Bibracte musée cliché Antoine Maillier

Bibracte musée cliché Antoine Maillier

Maquette de maison gauloise

Maquette de maison gauloise

Fouilles protégées par une architecture de Paul Andreu

Fouilles protégées par une architecture de Paul Andreu

Chantier de fouilles à Bibracte

Chantier de fouilles à Bibracte

Mont-Beuvray. Queules. Photo Alain Doire

Mont-Beuvray. Queules. Photo Alain Doire
Infos pratiques

Bibracte - Site et Musée européen de la civilisation celtique
Mont Beuvray – 71990 Saint-Léger-sous-Beuvray
Tous les jours, de mars au 11 novembre
De 10h à 18h et jusqu’à 19h en juillet-août
Tarifs musée : 9€/7€
Visite guidée du site + musée : 15€/12€
gratuit moins de 12 ans.
Tél. 03 85 86 52 35
https://www.bibracte.fr


 Restauration « gauloise » au Chaudron de Bibracte.
Réservation : 03 85 86 52 40
 On peut poursuivre la trace des gaulois et des romains dans trois autres sites de Bourgogne : Autun, Alésia et le musée de Châtillon-sur-Seine abritant le trésor de Vix. Ces sites peuvent se découvrir lors d’un week-end