On lit toujours trop rapidement les affiches. On a donc lu “De Rubens à Van Dyck”.
À la sortie de l’exposition, l’addition est vite faite : un Rubens et deux tout petits portraits de Van Dyck. Et des gravures – 22 de Van Dyck, 2 de Rubens – dont on nous précise sur un panneau que ce ne sont pas des “œuvres” en tant que telles. Dont acte. Au cas où on ne l’aurait pas su.
Ce moment d’irritation passé, on a vu quand même une collection certainement assemblée avec passion par son propriétaire allemand, courageux dans ses choix de peintres moins connus de la Flandre du XVe au XVIIe siècle. Époque où les thématiques religieuse et historique font place au paysagisme naissant, aux natures mortes et aux portraits commandés par la classe émergente des riches marchands. Tous thèmes représentés ici. On nous pardonnera de préférer à la Vierge dite de Cumberland de Rubens, la minutieuse Vierge à l’Enfant dans un médaillon de fleurs de Andries Danielz (1575-1640). Parmi les natures mortes, figurent en bonne place trois vases de fleurs de Gaspar-Pieter Verbruggen le Jeune, (1664-1730) dont on dit qu’il peignait la nuit pour courir les tavernes le jour. Les gravures de Hendrick Goltzius (1558-1617) nous ouvrent à la mythologie, et Van Dyck, dans ses gravures d’hommes illustres de son siècle, se révèle aussi fin portraitiste que dans ses toiles les plus élaborées.
Au total, 59 œuvres dont une trentaine de gravures. Une exposition que l’on oubliera assez vite.
Elisabeth Hopkins
Visuel page expo : Anthony Van Dyck (Anvers 1589 – Blackfriars 1641), Portrait de Jacqueline Van Caëstre, Non datée – Huile sur toile, 21 x 15,5 cm. Collection Gerstenmaier.
Visuel vignette : Pierre-Paul Rubens (Siegen 1577 – Anvers 1640), La Vierge dite de Cumberland (détail). Non datée, Huile sur bois, 105 x 68 cm. Collection Gerstenmaier.