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Eclectique, Plumes, Art et christianisme…Trois belles expos au musée du Quai Branly

Eclectique, une collection du XXIe siècle

Une quarantaine de pièces révèle la vision personnelle et intime de Marc Ladreit de Lacharrière, dirigeant d’entreprise (Banque Indosuez, L’Oréal, Fimalac…), qui a collectionné –et associé- des objets de l’art non-occidental, principalement africain et exceptionnels par leur qualité, à des tableaux de l’art moderne européen, principalement abstrait (de Staël, Soulages, Vieira da Silva, Martin Barré…).

On pourrait s’étonner, mais cette juxtaposition fonctionne très bien. Ainsi ces deux magnifiques masques cimiers zoomorphes au bois couleur ébène et à l’épure des formes que les danseurs maliens portaient sur la tête et qui encadrent une composition de Nicolas de Staël, faite d’une matière épaisse aux couleurs orageuses cernées de lignes noires. Le collectionneur les avait ainsi disposés de part et d’autre de la cheminée de son salon. D’autres pièces, qui toutes explorent la représentation du visage et du corps humain à travers les masques et la statuaire, sont d’une qualité rare. Une pileuse de mil dogon, (16e-17e) d’une grande élégance. Une statue masculine baoulé (Côte d’Ivoire, 19e) se caressant la barbe. Une statue protectrice songye (RDC, 19e), à la tête plaquée de métal et de peau de serpent, qui garantissait de bonnes récoltes et la fécondité des femmes. Un curieux gardien de reliquaire, fang, (Gabon ou Guinée équatoriale, 19e) représentant une très jeune femme dont les bras en moignons, recouverts d’une épaisse patine craquelée, semblent avoir disparu sous l’effet d’une érosion volontaire ou d’un feu. Ou encore cette belle statuette luluwa (Congo, 19e) représentant une femme scarifiée sur tout le corps et portant un bébé.

Un joli symbole de maternité et de fertilité qui conclut la présentation d’une collection assez librement constituée, impulsée par un goût profond pour la résonance entre les cultures et les civilisations et par la conviction de « l’universalité de l’intemporalité artistique ».

 À voir aussi :
Plumes, Visions de l’Amérique précolombienne
Une petite, mais passionnante exposition consacrée à la symbolique de la plume dans l’Amérique précolombienne. Dès les premiers temps de l’évangélisation du Mexique, les religieux vont réutiliser l’art des plumassiers aztèques au profit de la nouvelle religion pour la production d’œuvres originales et métissées qui demeurent l’un des symboles de la Nouvelle Espagne. Parmi toutes les richesses rapportées du Mexique, les plumasseries ont été certainement les œuvres les plus appréciées en Europe. Jusqu’au 29 janvier 2017.
Le passionnant catalogue est superbement illustré et révèle en gros plans tous les détails.

Art et christianisme en Afrique centrale.
Du Jourdan au Congo

Plus d’une centaine de pièces réunies, dont des sculptures, pendentifs, gravures, dessins et surtout ces curieux crucifix du peuple Kongo avec leurs intrigants personnages secondaires perchés sur les branches. Une exposition qui montre l’influence de l’iconographie chrétienne sur l’art et la culture kongo, du 15e au 20e siècle.

Catherine Rigollet

Visuels : Maternité, Luluwa, 19e, Bois et pigments. RDC. © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Claude Germain.
Devant d’une tunique (unku), décoré de plumes. Pérou, côte nord. Culture Chinu 900-1450 ap. J.C. © Musée des Jacobins – Auch.
Masque de Christ, Zela, Années 1970, région de Mitwaba. Bois polychromé. Felix collection. Photo : l’Agora des Arts.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 22 novembre au 2 avril 2017
Musée du Quai Branly-Jacques Chirac
37, quai Branly 75007
Du mardi au dimanche, de 11h à 19h
Nocturne jeudi, vendredi et samedi jusqu’à 21h
Plein tarif : 10€
Tél. 01 56 61 70 00
www.quaibranly.fr