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Fabrice Hyber. Matières premières

Hyper retour de Fabrice Hyber, qui n’a rien perdu de sa débordante vitalité faisant l’affiche de pas moins de quatre expositions en 2012-2013, égayant de ses œuvres expérimentales et de son imaginaire débridé et ludique la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, le Mac/Val à Vitry-sur-Seine, l’Institut Pasteur et le Palais de Tokyo à Paris. Celui qui en 1995 transformait le musée d’art moderne de la ville de Paris en Hypermarché, qui en 1995-1996 installait au Centre Pompidou un salon de coiffure professionnel pour l’exposition Féminin-Masculin, ouvre en 2012 un espace de « remise en forme » au Palais de Tokyo, dans le cadre des Dérives de l’Imaginaire. Son spa mental débute par un immense nuage avec sa pluie en fils de pêche et ses gouttes d’eau en cristaux Swarovski (partenaire fondateur du nouveau Palais de Tokyo). Il se poursuit avec un immense cube de rouge à lèvres (sentez !mais attention à ne pas mettre votre nez trop près !), une sculpture en fruits façon Arcimboldo (posant la question de la nourriture nécessaire pour le développement des cellules souches dans chaque partie du corps), un sol de 1000 éponges, un terrain de jeu pour ballon carré (Alphonse Allais n’est pas loin), un homme en bronze vert créé en 1991 et qu’Hyber continue de décliner (après l’ l’Homme de Bessines, fontaine d’eau jaillissant par les onze orifices du corps, voici l’homme « moulinette à légumes »). Citons encore l’autoportrait de l’artiste plongé dans un aquarium et des cabanes expérimentales, maison des vents et maison du tonnerre -à ouvrir absolument !- et vous avez une idée de l’imaginaire de cet artiste fécond qui reste engagé sur la voie de la démesure depuis ses débuts dans l’art. Son savon de 22 tonnes, créé en 1991, est d’ailleurs inscrit au Guiness des records. Mais au fait, quel sens donner à tout cela ? Hyber est volontiers prolixe lorsqu’il parle de son travail protéiforme, aux frontières du dessin, de la photographie, de la vidéo, de la sculpture, de la peinture, de l’installation, de la performance, expliquant « prendre tout ce qu’il y a autour de lui et le digérer ». Une énergie mise ici au service d’une exposition conçue comme un organisme vivant, invitant le spectateur à expérimenter, sentir, toucher, se faire doucher, se mettre en péril -sans danger-, entrer dans l’imaginaire d’Hyber.

Catherine Rigollet

Visuel page expo : Vue de l’exposition Fabrice Hybet, 2012, Palais de Tokyo avec un nouvel Homme de Bessines et MIT-Man, 2007-2010, fruits, légumes, métal, 200 x 100 x 50 cm. Photo Gilles Kraemer.
Visuel vignette : Fabrice Hyber, Maison des vents, 2012, aquarelle sur papier. © Fabrice Hyber.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Fabrice Hyber. Matière premières
Du 28 septembre au 7 janvier 2013
Palais de Tokyo
Commissariat Akiko Miki
Ouvert tous les jours, sauf mardi
De midi à minuit
Plein tarif 8€ (accès à toutes les expos)
Tél. 01 47 23 54 01
www.palaisdetokyo.com