Vous consultez une archive !

Jacques Réattu (1760-1833). Arelatensis, un rêve d’artiste

Première pour le musée Jacques Réattu qui organise une rétrospective éponyme, une manifestation en germe depuis une quinzaine d’années. Une centaine de peintures et deux cent dessins sont accrochés aux cimaises. Et à deux pas de là, sur la place de la République, la Chapelle Saint Anne accueille six grandes grisailles, de six mètres sur deux, pendues à trois mètres de hauteur afin que l’on puisse les découvrir dans les conditions les meilleures. Des œuvres étonnantes, traitées comme des sculptures et uniques en leur genre au 18e siècle. Il a fallu de longues années pour les restaurer, certaines ayant été repeintes sans grand talent. Réattu en a créé huit, deux ont disparu. Elles sont le témoin du travail de ce peintre d’histoire. Imaginée au départ pour le temple de la raison érigé à la gloire de la révolution, elles sont ensuite récupérées en 1816 par l’auteur qui doit remplacer les attributs révolutionnaires par des symboles catholiques tels que la croix ou le calice pour les transporter en toute impunité. Car Jacques Réattu traverse allègrement les différents régimes, royauté, Révolution, Empire.
Méconnu, cet excellent peintre, par ailleurs propriétaire terrien et n’ayant pas besoin de vivre de son art, abandonnera d’ailleurs ses crayons et ses pinceaux pendant une vingtaine d’années. Artiste modeste, il ne joue pas de ses relations, passant plutôt du temps à récupérer ses arriérés de pension ou des paiements qui n’arrivent jamais. À partir de 1810 il recherche ses œuvres, projetant sans doute de faire une galerie.

L’exposition chronologique montre son évolution d’un art classique à un traitement baroque, voire avant-gardiste comme le montrent ces têtes de vieillards exposés dans la chapelle du musée. Il faut s’arrêter sur ses dessins et sur sa maitrise de la couleur.
Antoine Raspal, oncle de Réattu par sa mère est l’autre peintre à découvrir au musée Réattu. Ces deux peintres académiques et néo-classiques nous rappellent que nos musées de province recèlent les œuvres d’artistes locaux qui peuvent se révéler peintres et dessinateurs talentueux. Une visite au musée Réattu s’impose pour apprécier leur maîtrise du crayon, du pinceau et de la couleur.

Françoise Chauvin

 Catalogue :“Jacques Réattu, arelatensis – Un rêve d’artiste”, 384 pages, 530 illustrations, 39€

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 16 septembre au 7 janvier 2018
Musée Réattu et Chapelle sainte Anne
13 200 - Arles
Du mardi au dimanche
De 10h à 17h jusque 31/10
De 10h à 18h du 2/11 au 7/1
Tarif plein : 8€
www.museereattu.arles.fr

 

Visuel : Jacques Réattu, 1760-1833, La vision de Jacob, Rome, 1792, Huile sur toile, Arles, Musée Réattu.