Le luxe est une notion qui a beaucoup évolué au cours des siècles et qui varie aussi d’un pays à l’autre. À tel point qu’on peut plutôt parler « des luxes ». Sans se limiter à l’idée d’un luxe à la française, l’exposition Luxes s’emploie à donner à ce vaste sujet – qui fait toujours rêver- toute son ampleur universelle, portée par un choix très serré d’œuvres (mobilier, vaisselle, bijoux, tapisseries, vêtements…). Au total, près d’une centaine, de l’Antiquité à aujourd’hui.
Parmi les pièces rares ou exceptionnelles : un coffret de nacre, Pierre Mangot (Paris) du XVIe siècle ; une cuillère coquillage du XVIe siècle (Allemagne) avec manche en argent ciselé ; une parure de tête chinoise de la dynastie Qing en plumes de martin-pêcheur et pierres fines ; le collier « Noisette » de René Lalique en or, diamants, émail et verre ; une robe en soie de chez Worth ; une malle Pullman ayant appartenu au Duc de Windsor ; une pendule Cartier en jade blanc sculpté, onyx, diamants, corail, nacre et or ; une spectaculaire robe en soie et fil d’or et d’argent de la créatrice de mode chinoise Guo Pei ; ou encore le sablier du designer australien Marc Newson, objet suprême symbolisant le luxe du temps, produit à seulement cent exemplaires.
Dans une sobre scénographie, le parcours chronologique et thématique ouvre deux lieux emblématiques habituellement fermés à la visite : le salon 1900, mémoire vivante de l’Exposition universelle de Paris, une commande du musée pour célébrer l’Art nouveau et les arts décoratifs français, et le salon des Boiseries, dévoilant d’autres chefs-d’œuvre du décor européen, dont un incroyable lustre de Venini exposé à Paris en 1925.
C.R
Visuels : Robe Magnificient Gold, Collection Samsara, Guo Pei, 2006 © Guo Pei. Collier Noisette René Lalique. Vers 1900, Paris. Or, diamants, émail, verre. Paris, Musée des Arts Décoratifs © MAD Paris / Christophe Dellière.
