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Marc Riboud. Rétrospective

Immortelle Jeune fille à la fleur. Un jour d’octobre 1967, à Washington, des dizaines de milliers de jeunes Américains, Blancs et Noirs, osaient manifester devant le Pentagone contre la guerre au Vietnam. À la tombée de la nuit, la foule se dispersait quand une jeune fille de dix-sept ans, une fleur à la main, s’est approchée des baïonnettes. « La jeunesse américaine avait ce jour-là un beau visage », disait Marc Riboud (1923-2016).

Reporter, mais surtout photographe, Riboud laisse derrière lui plus de 50 000 photographies (négatifs, diapositives et épreuves sur papier) où l’Asie domine. Sa carrière commence au sortir de la guerre. Marc Riboud arpente Lyon, la ville de son enfance, l’appareil photographique de son père au cou. En observateur discret, son regard embrasse les gens et cadre l’espace. Toute sa vie, dans toutes les conditions, il restera un photographe à hauteur de l’homme.

Autre photo de légende, son portrait en 1953 d’un peintre, Zazou, sur la tour Eiffel, paru dans le magazine américain Life. Une photo qui le fait entrer à l’agence Magnum, fondée en 1947 et qui compte parmi ses membres fondateurs Henri Cartier-Bresson, George Rodger ou encore Robert Capa. C’est ce dernier qui envoie Marc Riboud faire un long séjour en Angleterre en 1954, pour parachever sa formation, « voir les filles et apprendre l’anglais » !
Il y photographie les dockers en grève, les cités ouvrières, les arrière-cours pauvres de Leeds. Ses reportages le mènent ensuite vers l’Europe orientale (Yougoslavie, Turquie) puis encore plus à l’Est, au Pakistan, en Inde, au Népal, en Chine, en Indonésie et au Japon. La Chine, il y retournera de 1957 à 2010, couvrant la Révolution culturelle comme le boom économique, mais photographiant aussi les cimes perdues dans d’épaisses brumes des monts Huang Shan ; des paysages propices aux photographies en noir et blanc.

De l’immédiat après-guerre à la Chine atemporelle des monts Huang Shan c’est à un parcours de plus de cinquante ans sur tous les continents, avec une place privilégiée pour l’Asie, qu’invite cette exposition rétrospective sur l’œuvre du photographe Marc Riboud.
Une exposition qui marque aussi l’entrée de l’intégralité de son œuvre dans les collections nationales, conformément à son souhait.

Catherine Rigollet


 À voir aussi au musée Guimet : Des images et des hommes : Bamiyan 20 ans après. Jusqu’au 18 octobre 2021.
Le 11 mars 2001, les Talibans qui avaient pris le pouvoir en Afghanistan, organisaient la destruction de deux bouddhas monumentaux de 38 et 55 m de haut, sculptés dans les roches des hautes falaises de Bamiyan. Des œuvres d’une valeur universelle, témoins de l’extraordinaire vitalité de l’art bouddhique de cette vallée, située sur la route de la soie et ouverte à toutes les influences, indienne, grecque, romaine…20 ans plus tard, le Musée national des arts asiatiques – Guimet a choisi de commémorer la destruction du site de Bamiyan à travers une exposition présentant des œuvres archéologiques majeures retrouvées sur cette falaise afghane. Des photographies du plasticien Pascal Convert éclairent la richesse de ce patrimoine. Aujourd’hui, les spectres du passé resurgissent.


À voir aussi au musée Guimet : Jardins d’Asie. Du 7 juillet au 20 septembre 2021.
Jardins princiers ou impériaux, jardins de temples bouddhiques, jardins de lettrés confucéens, jardins de thé...l’art du jardin en Asie procède d’une création spectaculaire et idéalisée de la nature. Du jardin de l’Inde moghole au Japon en passant par la Chine, chacun de ces pays a apporté une contribution particulièrement signifiante et originale à cet art, que l’exposition se propose d’explorer à travers un florilège de quatre-vingt œuvres issues des collections du musée (miniatures indiennes, estampes, photographies, textiles, céramiques).

Visuels : La jeune fille à la fleur, Manifestation contre la guerre au Vietnam, Washington, États-Unis, 21 octobre 1967 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG. Le peintre de la tour Eiffel, Paris, France, 1953 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG. Huang Shan, Chine, 1985 © Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG. Portrait de Marc Riboud, Chine, 1996 © Xiao Quan.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 19 mai au 6 septembre 2021
Musée Guimet
6, place d’Iéna 75116 Paris
Tous les jours de 10h à 18h sauf le mardi
Réservation conseillée
Plein tarif : 11,50 €
www.guimet.fr