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Les masques de jade mayas

Les Mayas sont surtout célèbres pour leurs impressionnantes architectures comme en témoignent la pyramide d’Izamal, le temple du Jaguar de Tikal, le site de Palenque, le Castillo de Chichén Itzà, mais ils se sont aussi illustrés dans d’autres formes artistiques, notamment la sculpture. C’est ce qui est mis en évidence dans l’exposition Les masques de jade mayas. Si l’or constituait pour les Incas le métal divin par excellence, les Mayas avaient une prédilection pour la couleur verte et le jade était pour eux le matériau le plus rare et le plus précieux. C’est donc en jade qu’ils confectionnaient les masques dont se paraient les dignitaires de haut rang pour prendre l’identité de la divinité qui s’y trouvait représentée. En jade aussi les masques mortuaires qui devaient leur assurer la vie éternelle. Les traits du masque mêlaient habilement leur physionomie avec celle du dieu évoqué, comme celui du maïs, le plus vénéré ; cette plante, selon les Mayas, ayant servi aux dieux à créé l’homme en y mêlant leur sang (d’où les sacrifices humains pour leur rendre hommage). Pour mieux personnifier cette divinité, ils pratiquaient sur les statues et masques la déformation céphalique afin de donner au crâne une forme oblongue rappelant celle d’un épi de maïs.
Treize masques funéraires en mosaïque de pierre verte sont exposés à la Pinacothèque. Exhumés de sépultures découvertes dans la péninsule du Yucatàn, ils sont accompagnés d’une centaine d’autres objets (tapis funéraires en graines et coquillages, bracelets, colliers et pectoraux en jade et perles, vaisselle en céramique polychrome, bustes sculptés en pierre et stuc…) qui constituaient le matériel funéraire. Il pouvait être considérable. Celui de la structure VII de Calakmul contenait 2147 objets de jade et de jaspe. Superbe aussi celui du roi Pakal (VIIè siècle) découvert au cœur de la plus haute pyramide de Palenque en 1952 par Alberto Ruz Lhuillier. Conservé au musée d’anthropologie de Mexico, il n’a pas fait le voyage à Paris mais la Pinacothèque expose des fac-similés d’ offrandes : un masque et des bijoux. Il est vrai que ces merveilles de mosaïque qui incorporent au jade du Guatemala de la chrysoprase(variété de calcédoine verte), d’autres pierres vertes, de l’obsidienne pour les yeux et parfois des coquillages pour les dents sont d’une grande fragilité. La plupart des masques n’ont d’ailleurs pas été retrouvés intacts et les restaurateurs ont dû reconstituer ces puzzles millénaires. Ce qui rend encore plus émouvante et précieuse cette très rare exposition.

Catherine Rigollet

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Infos pratiques

Du 26 janvier au 10 juin 2012
Pinacothèque
28, place de la Madeleine - 75008 Paris
Tous les jours, de 10h30 à 18h30
Tarif plein : 10€
Tél. 01 42 68 02 01
www.pinacotheque.com