Bulles, bulbe, cellules, méduses, pétales, flaque, sexe ? Difficile d’interpréter les taches rouges, très fluides, parfois coulantes, parfois au bord de la transparence, aux formes ambigües et volontairement silencieuses que peint inlassablement Natalie Lamotte sur de grandes toiles d’un blanc immaculé. Quoi qu’il en soit, le regard est aspiré par cette peinture organique et très sensuelle, parfois érotique. Il s’y plonge avec mille sensations, sans autres repères que ceux qui surgissent un à un de notre mémoire ou de notre inconscient. À chacun sa quête de sens, son interrogation des apparences. La pluralité des lectures est aussi infinie que la créativité de l’artiste qui chaque jour, dans ce qui ressemble à une expérimentation sans fin, une recherche spirituelle, trace d’un geste ample de nouvelles formes, si proches et pourtant si fluctuantes, avec toujours cette même couleur, ce rouge longtemps considéré comme la couleur de l’excellence, celle des origines, du feu et de la vie, qui peut symboliser tant de choses : la révolution, le pouvoir, le sacré, la passion, les plaisirs, l’enfer et la beauté…Un pigment rouge surgit en 2004 et qui ne la quitte plus. Il ne s’agit pas d’un motif, pas davantage d’abstraction, simplement d’immenses traces de vie qui s’épanouissent et palpitent sur les toiles.
Catherine Rigollet
Visuel page expo : Natalie Lamotte, 2012-T05. 60x60 cm, acrylique sur toile, 2012
Visuel vignette : Natalie Lamotte, 2011-T28, 130x97 cm, acrylique sur toile.