Vous consultez une archive !

Nicolas de Staël. Lumières du Nord. Lumières du Sud

Deux étendues bleues pâles étalées au couteau, une mince ligne de partage bleu outre mer, quatre carrés de nuages blancs, Face au Havre, peint en 1952 par Nicolas de Staël (Saint-Pétersbourg, 1914 - Antibes, 1955), est un bijou. Ce petit tableau (14 x 22 cm) offert à son ami le poète René Char qui le plaça face à son lit est un concentré des paysages du peintre, à la fois puissante abstraction et représentation du réel. Car selon de Staël, pour qui une peinture doit être à la fois abstraite et figurative, le paysage est avant tout la lumière, l’espace, les éléments, qu’il peigne au Nord comme au Sud. Cette huile sur carton rarement montrée marque aussi son retour sur le motif, en plein air, désireux de sentir la vie devant lui et de la saisir tout entière.

Mers et ciels de Normandie, plages du Lavandou, campagne de Sicile puis de Ménerbes aux aplats colorés purs faisant écho au fauvisme, marines du Nord aux fluidités sourdes et dernières peintures de mats et de bateaux vus du port d’Antibes, 130 œuvres (80 peintures, 50 œuvres graphiques, une sculpture), issues de collections publiques et privées sont exposées au MuMa à l’occasion du centenaire de Nicolas de Staël (Saint-Pétersbourg, 1914 - Antibes, 1955). « Non pas une énième rétrospective, mais une confrontation insolite entre la lumière du Nord, changeante, et la lumière du Sud », commente Annette Haudiquet, conservatrice en chef du musée d’art moderne du Havre et commissaire de l’exposition avec Virginie Delcourt. Une exposition qui prend aussi tout son sens dans ce musée ouvert sur la lumière marine et qui a accueilli en 2009, grâce à la donation de la collection d’Edouard Senn, l’une des œuvres ultimes de Nicolas de Staël, Paysage à Antibes, 1955. Staël, qui a choisi de s’installer seul dans un atelier sur les remparts de la cité azuréenne, un véritable balcon sur la Méditerranée, prépare alors plusieurs expositions et travaille énormément, peignant plusieurs toiles à la fois. Sa quête toujours recommencée d’un horizon lumineux s’est arrêtée brutalement le 16 mars 1955, au pied de cette maison d’Antibes d’où il pouvait le contempler jusqu’au vertige.

Catherine Rigollet

Visuel page expo : Nicolas de Staël (1914 - 1955), Paysage (Remparts, Paysage Honfleur), 1952. Huile sur toile 65 x 81cm Milwaukee Art Museum, Gift of Mrs Harry Lynde Bradley M 1959.378 – © Efraim Lev-er © Artists Rights Society (ARS), New York © Adagp, Paris, 2014. Et Paysage du Vaucluse n°2, 1953. Huile sur toile 65 x 81 cm © Collection Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, NY. Gift of the Seymour H. Knox Foundation, Inc., 1969 © Adagp, Paris, 2014
Visuel page d’accueil : Marine à Dieppe, 1952.Huile sur toile 65 x 81 cm collection privée, courtesy Galerie Applicat-Prazan © Photo Art Digital Studio © Adagp, Paris, 2014.
Visuel vignette : Calais, 1954 (détail). Huile sur toile 46 x 61 cm collection privée – © J.L.Losi © Adagp, Paris, 2014

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 7 juin au 9 novembre 2014
Musée d’art moderne André Malraux
2 boulevard Clemenceau - 76600 Le Havre
Lundi : de 11h à 18h
Du mercredi au vendredi : de 11h à 18h
Samedi - dimanche : de 11h à 19h
Plein tarif : 9€
Tél. : 02 35 19 62 62
www.muma-lehavre.fr

 


 À lire : « Nicolas de Staël. Lumières du Nord – Lumières du Sud »,
Catalogue de l’exposition / collectif. Éditions Gallimard, 192 pages, 130 illustrations en couleurs, 29€.