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Sites éternels : de Bâmiyân à Palmyre. Voyage au coeur des sites du patrimoine universel

Cette passionnante exposition (en deux salles et en libre accès) ouvre sur la terrible explosion terroriste qui fit voler en éclats les statues géantes du Bouddha à Bâmiyân, en mars 2001. Le visiteur pénètre ensuite au cœur de quatre grands sites archéologiques en danger, grâce à des images captées par drones et projetées sur les murs à 360°.

Une immersion captivante au milieu de l’ancienne capitale du roi Sargon (actuelle Khorsabad) au nord del’Irak, arasée depuis longtemps et qui continue d’être pillée pour alimenter le marché des antiquités. Le site de Palmyre (oasis des palmiers), très ancien relais caravanier, aujourd’hui saccagé par les combattants de l’organisation État islamique qui ont détruit les temples du dieu Bêl, de Baalshamin, l’arc de triomphe et les tours funéraires. Le Krak des Chevaliers, impressionnante forteresse édifiée par les Chevaliers hospitaliers au 12e siècle, devenu siège de la rébellion syrienne entre 2012 et 2014 et bombardé par l’armée. Et la Grande Mosquée des Omeyyades à Damas, en Syrie, construite au 8e siècle ; une mosquée d’une richesse de décor inouï avec ses mosaïques à fond d’or, ravagée par plusieurs incendies, notamment en 1893, mais qui reste assez proche de son état originel. Toutes ces images de sites et ruines archéologiques sont complétées de reconstitutions en images 3D, de quelques objets symboliques et de photos d’archives, notamment les précieux autochromes des Archives de la planète réalisées par l’équipe d’Albert Kahn.

Le patrimoine archéologique mondial n’a jamais été autant mis à l’épreuve que ces dernières années. De nombreux sites historiques sont menacés de disparaître, par l’action de l’Homme ou celle de la Nature, sans laisser aucune trace. Il est essentiel de transmettre la mémoire de ce patrimoine aux générations futures. Si le but premier de cette exposition organisée par la Rmn-Grand Palais et le musée du Louvre, sous le haut patronage de l’UNESCO, est bien évidemment de sensibiliser à la disparition de ces richesses culturelle, mémoires de l’humanité, le second intérêt est de nous montrer l’évolution des techniques de conservation, de restauration et de reconstruction de ces monuments et sites, depuis le XVIIe siècle jusqu’à nos jours. La conclusion est un appel à l’espoir : non, tout n’est pas irrémédiablement détruit. Non Daech n’est pas invincible. Non il n’y a pas de fatalité à la destruction de la nature. Des témoignages de citoyens des pays touchés, notamment syriens et irakiens, archéologues ou profanes le soulignent.

Catherine Rigollet

Visuels : Vues de l’exposition Sites éternels, Grand Palais, 2016. ©L’Agora des Arts.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 14 décembre 2016 au 9 janvier 2017
Grand Palais – galerie sud-est
Tous les jours, (sauf mardi fermé), de 10h à 20h
Nocturne le mercredi jusqu’à 22h
Fermeture à 18 les 24 et 31 décembre
Fermé le dimanche 25 décembre
Entrée libre
www.grandpalais.fr