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Théâtre du pouvoir. Les représentations du pouvoir de l’Antiquité à aujourd’hui

Gouverner, c’est se mettre en scène pour asseoir son autorité, sa légitimité et son prestige. Depuis l’Antiquité, finalement, peu de chose ont changé. Cette passionnante exposition pédagogique, qui se déploie dans les quatre salles de la Petite Galerie du Louvre, détaille les représentations et attributs du pouvoir, au travers d’une quarantaine d’œuvres des collections du musée, nous expliquant comment l’art et le pouvoir ont entretenu des relations riches et complexes, comment les artistes ont contribué à construire les figures des princes qui nous gouvernent.

En Mésopotamie et en Égypte au cours du 4e millénaire avant notre ère, le prince se montre en « roi prêtre », « roi bâtisseur », « roi guerrier », « roi protecteur », « roi législateur »...Un modèle antique dans lequel tous les siècles vont puiser abondamment. Il sera repris notamment sous le règne d’Henri IV, représenté en Hercule terrassant l’hydre de Lerne, et en Jupiter. Henri IV développera tout au long de son règne une véritable politique de l’image pour se montrer tour à tour guerrier, héros, mais aussi bon père de famille avec son héritier, le futur Louis XIII. Louis XIV s’inspirera de la statue équestre de l’empereur romain Marc Aurèle pour se faire représenter à cheval, en empereur romain, mais coiffé d’une abondante perruque, à la mode sous son règne (bronze de François Girardon, avant 1704). Louis Philippe, pour se donner les allures de « roi citoyen » posera la main sur la Charte, texte fondateur de la monarchie constitutionnelle et marquera sa différence avec les Bourbons en portant la décoration de la Légion d’Honneur créée par Napoléon 1er (portrait de Franz-Xavier Winterhalter, 1839).

Après les révolutions de 1789 et 1830, on puisera à nouveau dans le répertoire de l’Antiquité. David d’Angers personnifie la Liberté, sous l’apparence d’une jeune femme, vêtue à l’antique, portant un bonnet phrygien, symbole des esclaves libérés dans l’Antiquité (La Liberté, bronze, 1839). Une salle entière est consacrée aux insignes du pouvoir qui participent à la codification du portrait royal officiel…et qui ne sont pas sans rappeler, à certains égards, ceux qui accompagnent –et qui ne doivent rien au hasard - les portraits présidentiels de la 5e République. De la couronne de laurier, du globe évoquant l’empire de Charlemagne et du manteau d’hermine de l’Empereur Napoléon 1er au costume bleu marine, au livre ouvert, au téléphone, à l’horloge et au drapeau européen sur la photo officielle d’Emmanuel Macron...Entre continuité et pouvoir.

Catherine Rigollet

Visuel page expo : François Gérard, dit Baron Gérard (1770-1837). Portrait de l’Empereur Napoléon 1er (1804-1814/1815) en costume de sacre. 1805. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre. ©RMN-GP. Photo L’Agora des Arts.
Visuel vignette : Martin-Guillaume Biennais, Couronne dite de « Charlemagne », 1804. Paris, musée du Louvre.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 27 septembre 2017 au 2 juillet 2018
Musée du Louvre
Petite Galerie
Tous les jours, sauf mardi, de 9h à 18h
Nocturne mercredi et vendredi jusqu’à 22h
Tarif (plein) unique d’entrée au musée : 15€
Gratuit pour les moins de 18 ans
www.louvre.fr