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Troy Henriksen. Let’s Get Wasted

« Let’s get wasted, ça veut dire être totalement fracassé/soûl/éclaté. Je ne l’emploie pas au sens strict mais j’aime l’idée d’être défoncé de plaisir, de passion, d’amour, de bonheur. Dans chacune de mes œuvres j’y arrive, je suis wasted par elles », lance Troy Henriksen. Pour sa nouvelle série, Let’s Get Wasted, l’artiste qui a toujours privilégié la peinture, fait la part belle à la photographie. Il a utilisé des centaines de photos qu’il a prises au fil des ans, de gens, d’endroits et de choses qui ont une signification particulière dans sa vie. Il les assemble pour construire un tableau, puis les combine avec de la peinture pour raconter une –ou plusieurs histoires- dans un même cadre, mettre en lumière le choc des réalités. Il y ajoute des mots, des exclamations, les humanise, les théâtralise et nous invite à lâcher prise devant ses œuvres, à s’interroger sur leur sens et surtout à prendre plaisir.

Troy, comme il signe simplement ses œuvres, est né en 1962 à New Bedford (Massachussetts) de parents norvégiens partis, au début des années 50, vivre « le rêve américain ». Dès l’adolescence il suit son père sur des bateaux de pêche. Sa vie de pêcheur se termine le jour où il retrouve un bidon de peinture jaune abandonné dans un coin. Le marin arrête de sillonner l’océan pour aller naviguer dans les villes et sur les toiles. De l’art en général, et de la peinture en particulier, il ne connait rien. Sinon son goût instinctif pour les couleurs et son besoin presque viscéral de dessiner ; il ne savait même pas qu’il aurait pu en faire un métier. Il a 28 ans, s’installe à Boston et commence à peindre et à faire du Rock expérimental. Sur ses toiles, ou sur plexiglas, il cherche à restituer sa vision poétique de la vie et du monde qui l’entoure, un travail cognitif inspiré des grands et petits événements qui marquent la société dans une figuration libre et plutôt joyeuse. Puis en 1998, il décide de partir à Paris. Et il y reste. Eric Landau de la galerie W le repère très vite, lui offre sa première exposition parisienne en 99 et continue à le soutenir. Au 1er étage de la Galerie W Montmartre (qui en compte trois et s’étend sur 1000m2 truffées d’œuvres d’une dizaine d’artistes), trente-six pièces sont exposées, dans un format carré rappelant celui des instantanés et encadrées en caisses américaines blanches sous-verre. Trente-six histoires et trente-six univers très différents, à la fois mélancoliques et joyeux, de celui des sans abris à celui des voyages, en passant par le travail, la famille, les amis, les fêtes et même un hommage à Rimbaud.

Catherine Rigollet

Troy Henriksen - Father and Son - Acrylique et mixte sur papier - 136 x 136 cm - 2013 © Galerie W

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 7 juin au 14 juillet 2013
Galerie W Montmartre
44 rue Lepic - 75018 Paris
Tous les jours, de 10h30 à 20h
www.galeriew.com