Ce peintre, influencé par l’Ecole de Pont-Aven, a exprimé la rudesse du travail de la mer dans des scènes de retour de pêche aux compositions très structurées, assez sombres, loin de tout pittoresque. Ses peintures sont brossées d’un trait épais, les personnages sont stylisés, massifs, cernés de noir, les visages totalement inexpressifs. Un style qui évoque le réalisme soviétique et la peinture de propagande des années 1930 par la puissance des corps en ordre de marche. Toujours dans son désir de représenter la vie du peuple breton, Yves de Kerouallan (1895-1984) s’est intéressé aux fêtes, noces et processions dans des tableaux parsemés de personnages reproduits un peu à l’identique. Ses paysages sont plus sensibles et reflètent davantage l’influence de Paul Gauguin. L’exposition présente environ 70 peintures et dessins, sur une centaine d’œuvres réalisées par cet artiste qui peignait peu, lentement, de la main gauche ayant perdu son bras droit durant la guerre. L’exposition est accompagnée de la publication d’un catalogue, le premier consacré à l’œuvre de ce peintre solitaire, né à Pluvigner, dans le Morbihan et dont la dernière « rétrospective » remonte à 1984.
C.R
Visuel : Yves de Kerouallan, Ramasseuses de palourdes, Huile sur panneau, collection particulière. ©DR