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Frans Hals. Portraits de famille

Exclusivement portraitiste, Frans Hals (1582/1583-1666) s’est désintéressé de la peinture de plein air hollandaise de ses contemporains Ruysdael, Van Goyen ou Hobbema et s’est taillé une solide réputation avec ses portraits d’une éblouissante technique.

Dans une liberté d’exécution qui rompt avec le style figé de ses prédécesseurs, il saisit ses modèles sur le vif, dans une grande spontanéité des poses. Frans Hals, dont la longue carrière (il est mort à 84 ans) s’est déroulée à Haarlem, a peint quelque deux-cent-vingt tableaux, portraits individuels d’hommes et de femmes de la bourgeoisie hollandaise, mais aussi portraits de caractère comme Le Bouffon au luth, vers 1623 - 1624 (musée du Louvre) et des portraits de groupes comme Le Banquet des officiers du corps des archers de Saint-Georges, 1616 (musée Frans Hals à Haarlem).

Moins connus et très rares sont ses portraits de familles. On en connait que quatre. L’un d’eux a connu une vie rocambolesque. Représentant la famille Van Campen, cette monumentale composition, de près de 3,80 m de long à l’origine, a été découpée en trois toiles, sans doute au XIXe siècle, éparpillées dans le monde. Si l’on ne connait pas le motif de cette division, on a toutefois réussi à reconstituer le puzzle. Trois enfants dans une charrette tirée par un bouc (collection des Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles), La Famille Van Campen dans un paysage (Toledo Museum of Art) et Portrait de jeune garçon (collection privée) sont même réunis exceptionnellement à l’occasion de l’exposition « Frans Hals, Portraits de famille » présentée cet été à la Fondation Custodia, reconstituant de manière éphémère cette famille de prospères marchands de draps de laine de Haarlem au grand complet, jusqu’au dernier né. Une « photo » de famille joyeuse, comme assemblée pour un anniversaire. Le noir un peu rigoriste mais au combien somptueux des vêtements des adultes tranchant avec les joues rouges comme des pommes d’api des frimousses des enfants aux yeux rieurs. À sa façon de les peindre avec autant de sens de l’observation et de bonhommie, on se dit que Frans Hals, père de quatorze enfants (issus de deux mariages), devait aimer sa progéniture.

Aux côtés des trois toiles issues du grand portrait de la famille Van Campen, l’exposition présente les trois autres portraits de famille connus de la main de Frans Hals. Des compositions tout aussi dynamiques, à la touche enlevée et au format monumental mettant le spectateur de plein pied avec ces personnages représentés presque grandeur nature.

Catherine Rigollet

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 8 juin au 25 août 2019
Fondation Custodia
121, rue de Lille, 75007 Paris
Tous les jours, sauf le lundi
De 12h à 18h
Tél. 01 47 05 75 19
Plein tarif : 10 €
www.fondationcustodia.fr


À voir aussi à la Fondation Custodia : Enfants du Siècle d’or. Œuvres de la Fondation Custodia et Marian Plug (née en 1937). Peintures et œuvres sur papier.
On peut aussi consulter les différentes collections de la Fondation Custodia, Collection Frits Lugt. Sur rendez-vous, du lundi au vendredi, de 10h à 13h.


Visuels :

-Frans Hals, La Famille Van Campen dans un paysage (fragment), vers 1623-1625. Huile sur toile. – 151 × 163,6 cm, Toledo Museum of Art, Toledo (Ohio), inv. 2011.80.

 Frans Hals, Enfants de la famille Van Campen avec une voiture tirée par un bouc (fragment), vers 1623-1625. Huile sur toile. – 152 × 107,5 cm, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, inv. 4732.