Isabelle LEOURIER - Plasticienne Art Textile

Un art des mille et une libertés

Est-ce le souvenir sensuel et apaisant du ruban de satin bordant sa couverture d’enfant qu’elle caressait en s’endormant ? Est-ce la fascination pour les boites à couture pleines de trésors ? Du plus loin qu’elle s’en souvienne, Isabelle Léourier a toujours aimé le textile et jouer avec les fils. Naturellement, elle en a fait ses médiums de prédilection pour satisfaire sa créativité.

Après une formation de styliste, séduite par l’idée de créer des chapeaux, elle devient modiste. Mais très vite, c’est autre chose qu’elle veut mettre sur la tête des femmes. Et comme Rose Bertin au XVIIIe siècle, de véritables sculptures sortent de ses doigts de fée-couturière. Elle les veut souples, épurées, légères, arachnéennes. Elle les imagine comme une calligraphie dans l’espace, joue avec le mouvement, les volumes et les matières, intégrant des fils de cuivre tissés avec du nylon, des plumes d’oie, des broderies…Et d’un savant entrelacs de fils noués, noirs, rouges ou blancs -ses couleurs fétiches-, naissent de surprenantes coiffes fragiles et précieuses comme des ailes de lépidoptères ou des feuilles de nymphéas, parfois égayées d’un petit reptile tissé, de quelques pierreries, de fines lianes dansantes ou de tortueuses branches coralliennes. Des formes poétiques, lyriques souvent, inspirées de la nature qui environne son atelier ou qu’elle idéalise, mais aussi de l’univers des BD de science-fiction des années 70 (Moebius, Druillet, Mézières…). Des pièces uniques, à la croisée de la mode, du design et de l’art, qui se posent, s’accrochent, se portent, émerveillent.

Depuis plus de vingt ans, tout en collaborant avec les maisons parisiennes de haute-couture Christian Lacroix, Valentino, Stéphane Rolland, Isabelle Léourier s’adonne à ses propres collections, laissant libre cours à son imagination. Ses parures de têtes et bijoux se muent souvent en « dé-corps », voire en installations monumentales comme cette Sylva Incognita inspirée d’une jungle de science-fiction. Exposé dans des galeries, des défilés de Haute Couture et des salons professionnels comme Révélations et Maison & objet, son travail a aussi été remarqué par le musée Galliera à Paris et le musée du chapeau Chazelle à Lyon qui ont acquis des œuvres.

Récemment, Isabelle Léourier s’est mise à constituer un cabinet de curiosité, collectionnant boites et cloches en verre pour y conserver son herbier fantastique, une faune de cocons et de chrysalides, ou encore ces Phénomènes, d’étranges petits êtres hybrides à plumes blanches, génies sortis d’une forêt enchantée ou de la lampe d’Aladin. Un art des mille et une libertés.

Catherine Rigollet (mai-juin 2018)
Photos : Lionel Pagès

Isabelle Léourier dans son atelier

Isabelle Léourier dans son atelier

Sculpture textile - I. Léourier

Sculpture textile - I. Léourier

« Phénomène ». Isabelle Léourier

« Phénomène ». Isabelle Léourier

Création Isabelle Léourier

Création Isabelle Léourier

Isabelle Léourier dans son atelier

Isabelle Léourier dans son atelier

Isabelle Léourier dans son atelier

Isabelle Léourier dans son atelier

Isabelle Léourier dans son atelier

Isabelle Léourier dans son atelier

Isabelle Léourier dans son atelier

Isabelle Léourier dans son atelier

Création Isabelle Léourier

Création Isabelle Léourier

Création Isabelle Léourier

Création Isabelle Léourier

Création Isabelle Léourier

Création Isabelle Léourier

chapeau Isabelle Léourier

chapeau Isabelle Léourier

Sculpture textile - I. Léourier

Sculpture textile - I. Léourier