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James Chedburn. Rêve général

Visiblement passionné par tout ce qui roule, vogue ou vole, James Chedburn (qui est né en 1957 en Malaisie avant de grandir dans la campagne anglaise du Somerset, de se former à la Central School of arts et de s’installer en France en 1990) nous emmène dans son univers de moyens de locomotion les plus hétéroclites et loufoques : navires à roulettes, trains volants, avions-hélicoptères, sous-marins en bois…Des créations utopiques et poétiques dignes de Tinguely qui nous renvoient à l’univers de l’enfance, à l’imaginaire d’un Jules Verne et au charme d’une certaine nostalgie.

Ses drôles de petites machines articulées intégrent des objets de récupération, dont de vieilles boîtes métalliques rouillées ayant contenues en leur temps : du bouillon Kub, du chocolat Banania, des réglisse Florent ou des cigarettes Muratti Ariston. Plus facétieux, ce bateau à vapeur aux cheminées constituées de clarinettes. Chaque pièce est mise en mouvement grâce à d’ingénieux mécanismes comme cette singulière embarcation à hélice actionnée par une machine à écrire. Ou ce véhicule transportant des girafes, relié à la pédale d’une machine à coudre des années 1950.

On pourrait trouver moins complexe comme système pour animer les œuvres, mais sans doute moins singulier, moins drôle et surtout moins onirique. L’ensemble, d’esprit très « vintage », s’inspire aussi du style Steampunk, né outre-manche, hérité de la première révolution industrielle du charbon et de la vapeur et qui séduit des artistes à la fois créatifs et as de la récup comme Chedburn, ou Stéphane Kiefer, inventeur compulsif d’objets lumineux « non identifiés ».

Comme s’il dessinait dans l’espace, Chedburn qui aime cette idée de croquis libre en trois dimensions lui permettant une grande créativité, crée aussi des objets, des animaux ou des personnages avec du fil de laiton qu’il tord et soude. Des œuvres vouées à vivre seules, où à s’unir avec une machine motorisée pour prolonger l’invitation au voyage.

Catherine Rigollet

Visuels : James Chedburn, Tale of a flying boat, 2012. 60 x 47 x 30 cm. Fils de laiton, objets anciens. Photo L’Agora des Arts. James Chedburn, Steamship Ariston, 2017, laiton, cuivre, bois et boites anciennes, 24 x 16 x 6 cm. © Jean-François Deroubaix. Courtesy Galerie Lélia Mordoch.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 16 mars au 12 mai 2018
Galerie Lelia Mordoch
50, rue Mazarine – 75006 Paris
Du mardi au samedi, 11h-19h
www.leliamordochgalerie.com