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Johan Creten. The Vivisector

Il y a à la fois du Bernard Palissy (qu’il admire) et de l’Arcimboldo chez ce sculpteur originaire de Belgique, installé en France depuis 2004. Formé aux Beaux Arts de Gent, Paris et Amsterdam, passé par la Villa Médicis, Johan Creten s’est découvert très tôt une passion pour la céramique. La terre cuite est un matériau ancestral que de plus en plus d’artistes contemporains se sont approprié, tels Pierre Alechinsky, Miquel Barceló, Lucio Fontana, Pierre Soulages et Louise Bourgeois. Au cours de sa résidence d’artiste à la Manufacture Nationale de Sèvres de 2004 à 2007, Johan Creten a contribué à son tour à ce renouveau du travail de la terre cuite et relancé la production de sculptures monumentales en grès émaillé. Ses œuvres hybrides et organiques s’inspirent de la nature. On y croise beaucoup d’oiseaux, telles ces grandes chouettes anthropomorphes semblables à des pythies, mais aussi des poulpes à têtes humaines, de curieuses concrétions mi-animales – mi-végétales, des reliefs très charnels qui évoquent des vulves, etc. Des œuvres entre Renaissance et Baroque qui jouent avec les métamorphoses et qui questionnent la vie, la mort, la sexualité. On y lit des fables, on y trouve des traces de blessures, on tourne autour pour tenter d’en percer le mystère et le sens caché, et l’on réfrène l’envie de poser la main sur l’émail coloré et brillant de ces œuvres en grès, à la fois imposantes et fragiles, avant de s’interroger sur le titre de l’exposition : The Vivisector. Il renvoie au titre d’un livre de Patrick White (1970) qui explore les thèmes universels de la souffrance du créateur, de la quête de vérité et du sens de l’existence. Et on apprend que ce livre a hanté l’enfance de Johan Creten et déterminé son désir d’être artiste. Johan Creten a récemment participé à l’exposition Beauté animale au Grand Palais en 2012, à l’exposition La Belle et la Bête à l’Institut Bernard Magrez à Bordeaux (du 13 octobre 2012 au 27 janvier 2013), il est présent dans l’exposition Eugène Delacroix. Des fleurs en hiver aux côtés de Michel Othoniel (jusqu’au 18 mars, à Paris) ; un voisinage que l’on retrouve aussi à la galerie Perrotin où Othoniel présente ses grands Nœuds de Babel.

Catherine Rigollet

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 12 janvier au 23 février 2013
Galerie Perrotin
76, rue de Turenne – 75003
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Tél. +33 (0)1 42 16 79 79
www.perrotin.com


Visuels :

 Johan Creten, Relief I, 2012. Grès chamotté émaillé, émail de lave. 68 x 61 x 31 cm. © Photo L’AGORA DES ARTS.

 Vue de l’exposition « The Vivisector », Galerie Perrotin, Paris, 12 janvier- 23 février 2013. Photo : Guillaume Ziccarelli ©Adagp, Paris 2013. Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris.