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Le Corps et l’âme. De Donatello à Michel-Ange. Sculptures italiennes de la Renaissance

Des corps, profanes ou sacrés. Des expressions et des émotions. Le corps expressif est le thème commun à ces représentations du corps depuis Donatello et les sculpteurs florentins jusqu’à Michel-Ange, soit de la seconde moitié du XVe siècle jusqu’au début du XVIe siècle, période considérée comme l’apogée de la Renaissance en Italie.
Les commissaires ont ouvert leurs investigations à la production artistique dans toute l’Italie. Le pays alors pacifié permet aux artistes de se déplacer d’un État à l’autre, appelés par leurs commanditaires ou rejoignant des studios renommés.

Le parcours, structuré en trois parties, inclut quelque 140 œuvres, les sculptures et reliefs enrichis par des peintures, des dessins et des gravures. Sont aussi présentes quelques photos « artistiques » d’œuvres que les conditions actuelles ont empêchées de venir à Paris.
Dans la première partie, « La fureur et la grâce », les artistes parviennent à une réelle expressivité. Inspirés par les reliefs de sarcophages romains (comme celui de la lutte entre Achille et Penthésilée), ils s’efforcent de traduire dans les corps masculins en mouvement et les visages crispés une véritable intensité guerrière. Antonio Pollaiolo et Bertoldo di Giovanni en sculpture, et Andrea Mantegna en peinture, en offrent de superbes exemples. On peut retrouver cette « fureur » dans la Judith de Pollaiolo, mais ce sont plutôt la sérénité et la douceur qui habitent les corps féminins aux visages souriants ou les anges dont chevelure et vêtements s’envolent dans la brise (Deux anges volants, hauts reliefs en terre cuite d’Andrea del Verrocchio).

La deuxième partie, « Émouvoir et convaincre », réunit des scènes sacrées calmes (Christ de pitié, fresque déposée du Pérugin) ou violentes (Déploration du Christ de Bartolomeo Bellano ou l’étonnante Crucifixion, relief en bronze damasquiné de cuivre doré et d’argent de Donatello). Théâtralisés par les artistes jouant sur les effets de pathos, les crucifixions, dépositions, ou portraits de saints souffrants, avaient pour mission de toucher les fidèles et de les ancrer dans leur foi.

La troisième partie, « De Dionysos à Apollon », revient aux thèmes de l’antiquité plus classique, avec la recherche d’une harmonie plus universelle conduisant au « style doux » de Raphaël et Michel-Ange dans les dernières décennies du Quattrocento. L’Esclave mourant et l’Esclave rebelle, deux marbres de Michel-Ange en sont de parfaits exemples. Sous l’impulsion des papes en quête de renommée en faisant appel à des artistes prestigieux, Rome réunit Bramante, Raphaël et Michel-Ange. Ce que Vasari appelle « la belle manière », l’art « de représenter ce qu’il y a de plus beau […] afin d’obtenir la plus belle figure possible », suscite un talent pour les formes harmonieuses, métaphores du divin et du sublime. Passés par Rome, Baccio Bandinelli ou Cristoforo Solari ramèneront à Florence ou Milan cette nouvelle approche du corps humain.

Une belle occasion de découvrir des œuvres d’artistes parfois méconnus, venues pour certaines d’autres lieux que des musées.

Elisabeth Hopkins

Visuels : Tullio Lombardo, Bacchus et Ariane, vers 1505-1510. Vienne, Kunsthistorisches Museum © Kunsthistorischesmuseum, Vienne.
Giovanni Angelo Del Maino. Déploration du Christ, vers 1515-20. Bellano, église Santa Marta © Archives Alinari, Florence, Dist. RMN-Grand Palais / Luciano Pedicini.
Michelangelo Buonarroti, dit Michel-Ange. L’esclave rebelle. 1513-1516. Paris, musée du Louvre, département des Sculptures © Musée du Louvre, dist. RMN - Grand Palais / Raphaël Chipault.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 22 octobre 2020 au 18 janvier 2021
Musée du Louvre
Hall Napoléon
Tous les jours, sauf mardi
De 9h à 18h
Réservation d’un créneau de visite obligatoire
Entrée : 17 €
Billets sur www.ticketlouvre.fr
www.louvre.fr