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Sous le vent de l’art brut (2). La collection De Stadshof

« Appelez ça de l’art, si vous le voulez. Ça m’est égal » disait Willem van Genk (1927-2005), qui comme la majorité des artistes de l’art brut ne se préoccupait ni d’art, ni d’étiquette, mais seulement de créer avec obstination. Né à Voorburg, aux Pays-Bas, très tôt sujet à de graves problèmes de santé, ainsi qu’à des troubles du comportement, Willem van Genk a commencé à dessiner à l’école et à la maison, trouvant dans ce mode d’expression une échappatoire à une enfance solitaire et difficile. Accueilli adulte dans un atelier pour handicapés mentaux, il continuera à créer, inspiré par ses très nombreux voyages et les moyens de transport des œuvres complexes et denses constituées de peintures et de collages, ainsi que près de soixante-dix trolleybus en carton et matériaux de récupération. Un jaillissement d’images constituant un vaste panorama au sens assez énigmatique, mais d’une grande qualité artistique et d’une profonde originalité.

Une œuvre qui a séduit Liesbeth Reith et Frans Smolders qui depuis 1985 ont réuni au sein de la collection néerlandaise De Stadshof près de 7 000 œuvres d’art brut composées par près de 400 artistes, qui dans le même esprit que van Genk ont fait œuvre autonome et singulière en toute indépendance par rapport à l’environnement culturel. L’exposition Sous le vent de l’art brut 2 présente une sélection de quelque 350 peintures, sculptures, dessins, installations, broderies de 40 artistes internationaux, puisée dans cette collection De Stadshof (prêtée à long terme au Musée Dr. Guislain à Gand en Belgique).

Aux côtés d’une douzaine d’œuvres de Willem van Genk, on ne manquera pas Michel Nedjar et ses inquiétantes poupées (ses “chairs d’âme”) recouvertes de terre et de chiffons glanés dans le quartier de la Goutte d’Or ; Marie-Rose Lortet repérée très jeune par Jean Dubuffet pour l’originalité de ses personnages et de ses masques aux expressions caricaturales, tricotés et brodés ; A.C.M (soit Alfred Marie et sa femme Corinne) et leurs invraisemblables architectures de milliers de petites pièces métalliques extraites de vieilles machines à écrire, transistors, ou composants électroniques, parfois peintes ; les dessins sophistiqués et angoissants de Paula Sluiter ou encore ces très curieux insectes de Markus Meurer réalisés avec des ampoules, un revolver ou une chaussure, des assemblages aussi ingénieux que ludiques.

Catherine Rigollet

Visuel : Markus Meurer, objets ©L’Agora des Arts. Marie-Rose Lortet, masques©L’Agora des Arts

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 17 septembre 2014 au 4 janvier 2015
Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard – 75018 Paris
Ouvert tous les jours : en semaine, de 11h à 18h
Samedi de 11h à 19h / dimanche de 12h à 18h
www.hallesaintpierre.org
www.collectiedestadshof.nl/collection

 


 Le Folk Art museum à New York organise une exposition monographique consacrée à Willem van Genk, avec une quarantaine d’œuvres issues de la Willem van Genk Foundation, de la collection De Stadshof et du Museum Dr. Guislain qui gère ces deux fonds. Du 5 septembre au 1er décembre 2014.
http://folkartmuseum.org