Sur de très grandes feuilles (207 x 148 cm) ou de petits formats (29,7 x 21 cm), Thomas Müller tisse inlassablement des entrelacs de lignes droites noires, allonge des faisceaux de lignes souples, torsadées et aériennes couvertes d’un élégant lavis bleu ou violet, brode des motifs, ajoute des collages, combine les techniques. Dans cette évocation abstraite de la nature, cet artiste qui depuis le milieu des années 1990 se consacre au dessin exclusivement, a opté pour un graphisme minimaliste, qui passe de la douceur à l’austérité, mais sans jamais perdre de sa légèreté et de sa finesse. Müller qui aime donner un titre à ses expositions et conçoit lui-même ses accrochages, a choisi pour sa nouvelle exposition à la galerie Vidal-Saint Phalle : Saümen : ourler, border, hésiter. Ourler, pour évoquer la broderie. Border, pour ces lignes essentielles dans son œuvre sur papier et « qui construisent des paysages comme des arbres bordant un chemin ». Hésiter, car Thomas Müller ne travaille que sur papier ce qui interdit l’erreur et les repentirs et pousse à l’hésitation.
Catherine Rigollet
