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VHILS. Fragments urbains

Alexandre Farto, alias Vhils, n’est pas un graffeur comme les autres. Délaissant les bombes de peintures de sa jeunesse, c’est en creusant dans la couche de peinture ou de crépis des murs de friches urbaines, ou même en les attaquant au marteau piqueur et à l’acide que cet artiste, né en 1987 dans la banlieue industrielle de Lisbonne, réalise de gigantesques visages (anonymes ou connus), auparavant esquissés à la peinture.
Des bribes d’humanité et de poésie qu’il dissémine dans le monde entier, de Sao Paulo à Sydney en passant par Los Angeles, Paris (Hôpital Necker) et Lisbonne, ciselés dans des murs qui s’effritent, leur redonnant vie et beauté, même éphémères. Si le mur est son support de prédilection, Vhils expérimente également d’autres techniques et médiums comme les portes en bois qu’il grave de visages, les collages-compressages d’affiches publicitaires récupérées dans les rues, qu’il grave là encore de portraits. Son objectif : montrer les relations entre la ville et ses habitants, comment la première façonne les seconds et comment ces derniers sculptent leur ville.

Le Cent Quatre consacre à cet artiste, au talent reconnu depuis 2008 après avoir exposé à Londres avec l’artiste du street art Banksy, une grande exposition monographique avec une quinzaine d’œuvres, souvent imposantes. Accumulation de rebuts de la société de consommation (voitures, vélos, canapés, pneus, réfrigérateurs, étagères, etc) repeints en blanc, des « fragments urbains » qui donnent leur nom à l’exposition. Tour constituée d’un empilement -savant- de portes gravées de visages ou encore cette spectaculaire ville immaculée, sculptée dans de la mousse de polystyrène. Partenaire de l’exposition, la galerie Magda Danysz qui représente l’artiste réunit dans « Décombres » (jusqu’au 29 juillet), des œuvres de plus petits formats : fragments de visages dans des sculptures en béton coulé, vieilles portes sculptées à la main, coupées et assemblées, et affiches publicitaires gravées de visages. Un bel art de la destruction-reconstruction.

Catherine Rigollet

Visuels : Vhils, Lisnave, (2014) © Alexander Silva. Vhils, Rio de Janeiro, Brazil, 2012 © João Pedro Moreira.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 19 mai au 29 juillet 2018
 CentQuatre
5, rue Curial – 75019
Du mercredi au vendredi, 14h-19h
Samedi et dimanche 12h-19h
Plein tarif : 8€
www.104.fr
 et Galerie Magda Danysz
78, rue Amelot - 75011 Paris
www.magdagallery.com