Matériau toujours aussi fascinant et inspirant, le verre prend dans l’exposition « Trop plein » toutes les formes pour explorer artistiquement les facettes de la société de surconsommation à travers plusieurs thématiques : le rapport à l’argent, le gaspillage alimentaire et l’obsolescence programmée, qui engendrent chaque année des tonnes de déchets mettant en péril l’équilibre écologique planétaire.
Entre images familières, symbolisme, références culturelles et historiques et œuvres « à charge », les pièces de verre d’une vingtaine d’artistes contemporains du monde entier viennent souligner avec justesse la surconsommation. Des œuvres parfois aussi simples et caustiques comme ce cornet de frites géant, symbole des repas de fast-foods et de drive-in (Box-O-Fries) signé de l’artiste américain John Miller qui, depuis le début des années 1980, développe une critique radicale des systèmes de valeur de notre société comme la propension à la consommation opulente. Ou ce transistor évoquant l’obsolescence programmée des objets électriques et électroniques (The Amethyst Panasonic) de la canadienne Jennifer Crescuillo ; une artiste spécialiste du verre dont le travail incorpore de l’humour, de la texture, de la couleur et du double sens chaque fois que c’est possible.
Des œuvres parfois plus provocantes, tel l’amoncellement d’organes peu ragoûtants d’Ula Goldasz (Slaying, 2022), ou encore cette pieta (New Times Toman) du belge John Moran inspirée de celle de Michel-Ange mais où Ronald McDonald remplace la figure de la Vierge et un enfant obèse et défiguré remplace la figure du Christ. Puissant, iconoclaste, mais humoristique.
Une nouvelle exposition qui confirme la créativité de la création verrière internationale dont le MusVerre s’est fait le chantre avec sa collection permanente exceptionnelle régulièrement renouvelée grâce aux quelque 850 pièces en réserve.
