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Albert Besnard. Entre mondanités Belle-Epoque et Symbolisme

Portraitiste des mondains et des jolies parisiennes de la Belle Époque dont il aimait peindre les toilettes comme la robe de satin blanc de Madame Roger Jourdain ou la brillante robe safran de Jeanne Bardet, dit La femme en jaune (vers 1893), décorateur des édifices de la IIIe République, orientaliste au chromatisme exacerbé rouge et orange, pastelliste aux accents plus intimistes notamment dans ses nombreux portraits de femmes là encore idéalisées (Baigneuse, vers 1890-1900), Albert Besnard (1849-1934) fut aussi un talentueux graveur.
Beaucoup plus grave dans ses estampes que dans sa peinture, il y aborde des émotions existentielles, telle celle de l’humain face à la mort. Dans sa série La Femme, il met ainsi en scène la vie d’une jeune femme et sa fin tragique, en douze eaux-fortes ; des planches dont la technique s’accorde au caractère de chaque épisode de ce bref drame en images, de l’Amour au Suicide en passant par la Misère.

Une exposition monographique permet de redécouvrir la diversité de l’œuvre de cet artiste formé à l’académisme et à la grande peinture d’Histoire, mais qui après avoir découvert la peinture préraphaélite lors d’un séjour en Angleterre, s’orienta vers une forme de symbolisme (Féérie intime, 1901) et des représentations allégoriques, éclaircissant sa palette et libérant progressivement sa touche trop lisse avec quelques recettes impressionnistes (Femme assise dans un fauteuil au bord du lac d’Annecy, vers 1890).

Avant d’être montrée cet automne à Paris au Petit Palais, dont Besnard orna la coupole au tout début du XXe siècle, l’exposition est présentée très à propos au Palais Lumière d’Évian, en Haute-Savoie. Un pays familier à l’artiste qui séjourna souvent à Talloires au bord du lac d’Annecy, s’inspirant des paysages pour ses panneaux décoratifs. Il exécuta aussi une partie du décor de la villa La Sapinière du baron Vitta à Evian ainsi que la grande toile de la Source Cachat en 1904. Cette œuvre, restaurée pour l’exposition et exposée dans le hall du Palais Lumière, représente un paysage d’Arcadie peuplé de nymphes remplissant des carafes en verre d’une eau jaillissant de cascades.

Une entrée en matière très symbolique dans le hall de cet ancien établissement thermal décoré de quatre statues allégoriques de sources.

Catherine Rigollet

Visuel : Albert Besnard, Baigneuse, vers 1890-1900. Pastel sur papier gris monté sur châssis, 73,2 x 40,2cm. Paris, musée d’Orsay © Photo RMN-Grand Palais (musée d’Orsay)- Hervé Lewandowski.

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 2 juillet au 2 octobre 2016
Palais Lumière
Quai Albert-Besson - 74500 Evian
Tous les jours, de 10h à 19h
Lundi, de 14h à 19h
Plein tarif : 10€
Tél. +33 4 50 83 15 90
www.ville-evian.fr

 L’exposition sera présentée au Petit Palais à Paris, du 25 octobre 2016 au 29 janvier 2017.