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Bai Ming. Peintre-céramiste

Peintre-céramiste, Bai Ming se revendique autant l’un que l’autre depuis les débuts de sa carrière, irriguant pareillement sa peinture comme sa production céramique de références à l’histoire et à la philosophie chinoise et d’influences théoriques occidentales, notamment celles de Tàpies et de Fontana. Dans une variété de style, il passe des effets de matière par l’emploi de collages de textiles sur ses grandes toiles dominées par des camaïeux de gris et d’ocre à des œuvres sur papier très transparentes, utilisant l’encre, l’encens et le thé pour dessiner des entrelacs de traits parsemés de lacunes blanches pour symboliser des trous de ver à soie et le passage du temps. Un motif récurrent.

On retrouve ce travail sur le trait, le végétal, l’éclosion et la croissance dans son œuvre céramique. Cette production pouvant être subdivisée en deux tendances principales. D’une part, des porcelaines dont les silhouettes et les décors floraux s’inscrivent dans une longue tradition de la céramique orientale avec des formes anciennes, comme le pot à pinceau ou le vase rouleau, ainsi que la pratique privilégiée des décors en bleu ou rouge. D’autre part, une proportion non négligeable de ses œuvres s’inscrit dans un courant qui conçoit la céramique comme matériau sculptural avec des formes abstraites comme celles qui émaillent ses longs et fins Rouleaux poinçonnés, des barbotines de porcelaine légèrement écrasées. À cela s’ajoutent d’étonnantes plaques de porcelaine que Bai Ming traite comme des supports picturaux, obtenant des effets aussi subtils avec des émaux et des oxydes qu’avec de l’huile sur toile ou de l’encre sur papier. Encore sous le charme de la beauté et de la poésie de l’œuvre de cet artiste chinois (né en 1965 à Yugan, province du Jiangxi), on se retrouve à la fin de cette trop petite exposition concentrée dans deux salles du musée Cernuschi, regrettant de ne pas voir davantage d’œuvres, notamment ces grès porcelaineux pliés en deux comme en méditation et la grande diversité de rouleaux poinçonnés que nous révèle le catalogue.

Catherine Rigollet

Visuel page expo : Bai Ming, Paroles d’objet, analyse et formes, 2001. 150 x 100 cm, technique mixe. Collection privée.
Visuel page d’accueil : Rouleaux poinçonnés, 2011. H. 62 cm, L.11 cm. Barbotine de porcelaine, oxydes métalliques sous couverte. Collection privée. Prendre part au Zen : circonstances et processus, 2001. H. 19-21 cm, L. 7-9 cm. Kaolin. Collection privée.
Visuel vignette : Bai Ming, Rythme de bleu, 2011. H. 59 cm, D. 39 cm. Porcelaine, bleu de cobalt sous couverte. Collection privée.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 11 juillet au 3 août 2014
Musée Cernuschi
7, avenue Vélasquez – 75008 Paris
Tous les jours, sauf lundi
De 11h à 18h
Entrée libre
www.cernuschi.paris.fr