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Charles Sandison, The Nature of Love

Les visiteurs du Quai Branly à Paris connaissent The River, installation lumineuse de Charles Sandison qui serpente au sol tout au long du couloir menant aux salles d’expositions, un ruissellement de mots en mouvement sur lequel on marche. À Aubagne, c’est la totalité de la Chapelle des Pénitents Noirs que l’artiste a investie avec une autre œuvre monumentale d’art lumineux, The Nature of Love.

En pénétrant dans ce lieu fait d’une seule salle, vaste et haute, on se croit d’abord sous la voie lactée, avant de réaliser que les millions de signes blancs qui brillent sur la voute, les murs et le sol se déplacent sans cesse, de manière aléatoire et infinie, s’atomisant, se torsadant comme des brins d’ADN ou se diffusant en expansion comme le Big-Bang. On est alors invité à s’immerger dans cet univers, à errer entre les signes, et les mots, cherchant à les lire, à saisir le sens de ce matériel lexical avant de lâcher prise et de se laisser juste envahir par l’esthétique et la poésie du dessein scientifique et artistique de l’artiste. Lequel assure n’avoir aucun message à transmettre, bien que The Nature of Love s’inscrive dans le cadre de l’événement MP18 « Quel amour » et que Sandison est souhaité en écho, transformer la chapelle en un « incubateur d’amour numérique »…Durant la visite, on s’interroge assez peu sur les interactions entre amour et intelligence artificielle, préférant se vider l’esprit dans cet univers magique et éphémère, qui disparaîtra avec la lumière.

Un univers qui combine ici le monde « vrai » et architecturé d’une chapelle avec « le monde invisible des données, des algorithmes et de l’intelligence artificielle » qui permet de générer des mots, des signes, de déterminer leur apparition, leur mouvement, leur collision et leur disparition. Des mots, phrases, textes et signes que l’artiste dit choisir en résonance avec l’esprit du lieu. Un processus complexe qui a nécessité aussi la disposition précise d’une douzaine de vidéoprojecteurs
Né en 1969, à l’extrême nord de l’Écosse, Charles Sandison vit à Tempere, en Finlande. Un « enfant de la révolution informatique 8 bits », qui, tout en aimant le dessin et la peinture, a fait de la langue du code binaire et informatique son pinceau pour créer son propre langage visuel. Ses installations ont été présentées en Europe, Asie, Australie et États-Unis.

Catherine Rigollet

Visuels : vues de l’installation The Nature of Love (2018), Charles Sandison. Centre d’art Les Pénitents Noirs, Aubagne. Photo : L’Agora des Arts, 9 février 2018.

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 14 février au 1er septembre 2018
Centre d’art Les Pénitents Noirs
Les aires St Michel – 13 785 Aubagne
Du mardi au samedi, 10h-12h et 14h-18h
Tél. 04 42 18 17 26
Entrée libre
www.aubagne.fr/sandison