La photographe et historienne de l’art Claudia Vialaret est si admirative du Caravage qu’elle lui a dédié sa récente série Caravagesques (2011). De sa palette numérique, qu’elle utilise comme un peintre, surgissent de nouvelles compositions entre baroque et cubisme, qui mêlent références et formes inédites autour d’un maître-geste : prendre le pli. Une technique consistant à imprimer des photographies, les froisser, puis les photographier à nouveau, qu’elle expérimente depuis plusieurs années dans son travail (Femmes qui pleurent et hommes qui crient, 2010 ; Vanités, 2009, Visages froissés, 2006, etc). Ici encore, en froissant des photographies de toiles du Caravage (ou des détails) (Narcisse, La Méduse, Madeleine repentante, Madeleine en extase), Claudia Vialaret fait écho à l’utilisation que le peintre faisait lui-même du plissement et du modelé dans ses toiles, tout en nous proposant une nouvelle version plus sculpturale et plus abrupte. Claudia Vialaret déconstruit aussi certaines toiles du maître du clair-obscur au XVIIe siècle pour y mettre en scène des personnages contemporains ; photographies qu’à nouveau elle froisse, faisant voler en éclat la représentation classique pour la remettre en question, la révéler autrement, dans une approche parfois très surréaliste comme ce Narcisse regardant son portrait froissé dans l’eau. Née à Nice, Claudia Vialaret a fait ses études à l’université d’Aix-Marseille puis à la Sorbonne, elle vit et travaille à Paris et enseigne l’histoire de l’art. Elle s’est très tôt orientée vers la création artistique, photographie d’abord, puis peinture à l’huile et dessin. Depuis 2005, la photographie numérique est devenue le moyen d’expression privilégié de Claudia Vialaret, représentée par l’agence Révélateur. Une vingtaine de photographies sont présentée dans la toute nouvelle galerie Imagineo, ouverte en décembre 2012 par Georges Gimmig.
Catherine Rigollet
Visuel page expo : Série Caravagesques, La Mort de Marie, 2011 © Claudia Vialaret / agence révélateur