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David Hockney

Ses tableaux hédonistes et solaires de piscines californiennes autour desquelles évoluent des nus masculins sont si connus qu’ils ont tendance à occulter le reste de son œuvre. La rétrospective très complète présentée au Centre Pompidou et qui célèbre les 80 ans de David Hockney (né à Bradford en 1937) révèle toute la diversité de son œuvre.

On y retrouve bien évidemment les fameux « Pool paintings », tel l’iconique A bigger Splash, 1967. Autant de toiles dont le sujet pour le peintre n’est pas seulement l’homosexualité qu’il assume et défend dans ce qu’il nomme aussi ses « Propaganda paintings », que la transparence de l’eau. Pour rendre cet aspect liquide, David Hockney utilise une peinture acrylique diluée avec de l’eau et un peu de liquide vaisselle appliquée directement sur la toile brute. Mais on y (re)découvre aussi ses grands doubles portraits des années 68-71, entre l’imagerie du pop art et la photographie (Henry Geldzahler and Christopher Scott, 1969) ; des portraits qui témoignent de l’intérêt pour la mémoire de ce lecteur de La Recherche du temps perdu de Marcel Proust. Ses tableaux minimalistes de buildings et de pelouses au vert pomme « granny smith » composés de manière géométriques avec toujours cette peinture fluide et ses atmosphères irréelles qui caractérisent l’œuvre de ce peintre anglais installé aux États-Unis depuis les années 70. Ses grandes perspectives inversées aux coloris fauves (Nichols Canyon, 1980) qui évoquent l’influence de Matisse et Dufy. Et surtout ses étonnants tableaux-polaroïd dans lesquels il fragmente les paysages, inspirés à la fois par le cubisme et par les rouleaux de peinture chinoise (Pearblossom Highway. 11-18th April 1986).

Durant l’été 1997, souhaitant se rapprocher de son ami, le peintre Jonathan Silver alors mourant, Hockney retourne dans son Yorkshire natal qui lui inspire une série de grands tableaux de paysages aux couleurs flamboyantes et à l’esthétique idéaliste, poussant ses formats jusqu’au monumental comme The Road to Thwing, (2006), tableau constitué de six grandes huiles sur toile. Et mieux encore : le panoramique Bigger Trees near Warter, (2007), composé de cinquante toiles exécutées en plein air, puis juxtaposées pour former un mur de 4,5 mètres de haut sur 12 mètres de large.

Avec plus de cent soixante peintures, photographies, gravures, installation vidéo, dessins, ouvrages... incluant les tableaux les plus célèbres de l’artiste, l’exposition organisée avec la Tate Modern de Londres et le Metropolitan Museum de New York restitue l’intégralité du parcours artistique de David Hockney jusqu’à ses œuvres les plus récentes et montre son intérêt pour les outils techniques de production des images, dessinant même sur ses IPhone et Ipad. Nourri de Rembrandt et de Picasso, Hockney continue de dessiner dans une pratique quotidienne. « Picasso travaillait tous les jours. Matisse travaillait tous les jours. C’est ce que font les artistes ».

Catherine Rigollet

Visuels page expo : David Hockney, Portrait d’un artiste (Piscine avec deux personnages), 1972. Acrylique sur toile, 214 x 305 cm © David Hockney Photo : Art Gallery of New South Wales / Jenni Carter
David Hockney, Henry Geldzahler and Christopher Scott, 1969. Huile sur toile, 214 x 315 cm © David Hockney. Photo : Richard Schmidt
David Hockney, Nichols Canyon, 1980. Acrylique sur toile, 213,30 x 152,40 cm © David Hockney. Photo : Prudence Cuming Associates.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 21 juin au 23 octobre 2017
Centre Pompidou
Commissaire : Didier Ottinger
Tous les jours, sauf mardi
De 11h à 21h
Plein tarif : 14€ (billet unique musée et expos)
www.centrepompidou40.fr