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Diane Arbus

Fascinée par les personnages hors normes et les marginaux, Diane Arbus a passé sa vie à les photographier, nous livrant un cabinet de curiosités que nous visitons avec un voyeurisme mêlé d’empathie. Car malgré une certaine brutalité, la photographe américaine n’en manque pas dans sa façon de “montrer” ces travestis, monstres de foires, handicapés mentaux, nains et géants, personnages outrageusement fardés ou déguisés, nudistes, tous posant face à son appareil. Aucune de ses photographies n’est volée, tous les modèles sont consentants et ses portraits sont d’autant plus poignants et surtout dérangeants. Diane Arbus sait comme personne capter la singularité, la fragilité et le côté sombre ou bizarre des personnages, inconnus ou célèbres, qu’elle croise ou côtoie à New York. C’est sa ville fétiche, là où elle est née en 1923 dans une riche famille juive, propriétaire d’un grand magasin de mode sur la Cinquième Avenue. Mais née en haut de l’échelle sociale, Diane Nemerov fera tout pour en descendre. Elle se marie à 18 ans avec le jeune photographe Allan Arbus et galère avec lui pour se faire connaître. Ce n’est que vingt ans plus tard, séparée d’Allan, que Diane va véritablement prendre son envol et affirmer son identité et son talent par la force et l’expressionnisme de ses images. Arpentant en toute liberté New York, des bas-fonds aux beaux quartiers de l’Upper West Side, en quête obsessionnelle de sujets pour ses portraits, elle se fait aussi anthropologue de ses propres contemporains, tirant le portrait de familles des classes moyennes. En mélangeant ainsi le familier avec le bizarre, elle dresse un portrait troublant de l’Amérique des années soixante. Diane Arbus a consacré les derniers mois de sa vie à une longue série réalisée dans des hôpitaux psychiatriques, publiée après sa mort, sous le titre « Untitled ». Souffrant d’une grave dépression, Diane Arbus s’est suicidée en 1971. C’est la première rétrospective qui lui est consacrée en France depuis 30 ans. L’exposition rassemble plus de 200 tirages noir et blanc. La dernière salle, très documentée, est consacrée à une biographie détaillée de l’artiste et à ses méthodes de travail.

Catherine Rigollet

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Diane Arbus
Du 17 octobre 2011 au 5 mars 2012
Musée du Jeu de Paume - Paris
Mardi (nocturne) : 12h - 21h
Du Mercredi au Vendredi : 12h - 19h
Samedi et Dimanche : 10h - 19h
Plein tarif : 8,5 euros
Tél. 01 47 03 12 50
www.jeudepaume.org