D’ Eugène Leroy (1910-2000), on connaît surtout les grandes huiles surchargées de matière. Des toiles presque sculpturales, dans lesquelles se fondent jusqu’à l’abstraction nus, portraits et paysages. Cette œuvre peinte, lumineuse, colorée, d’une extrême singularité et d’une grande unité, cache un art du dessin tout aussi fécond et original, de la même veine, d’une même sensibilité nourrie de la lumière du Nord.
Fin connaisseur et collectionneur de Leroy, Bruno Mory qui a ouvert il y a onze ans une vaste galerie à Besanceuil, au cœur du Clunisoy roman, y présente une rare exposition consacrée à ce travail sur papier d’Eugène Leroy. Rassemblant un ensemble unique d’une centaine d’œuvres, elle constitue un événement qui fera date dans le cadre des manifestations organisées cette année pour le centenaire de la naissance de l’artiste (notamment à Tourcoing).
Sont exposés des gravures, des crayons, des fusains, des sanguines, des aquarelles, des gouaches, des acryliques, des huiles et des techniques mixtes, tous réalisés sur papier. Des ensembles cohérents de chaque époque sont présentés, depuis les années 1930, jusqu’aux années 2000. Certains, encore jamais montrés, sont d’une grande rareté comme ces marines aquarellées de 1960 retravaillées à la gouache dans les années 70, les très grandes gouaches de 2m x 1,50 très gestuelles, et même une très belle série de gravures tirées par Leroy. Aux œuvres du peintre s’ajoute une dizaine de photographies de Marina Bourdoncle, dernière compagne de Leroy.
Catherine Rigollet