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Foujita. Peindre dans les Années Folles

Fou de dessin, dandy excentrique ayant façonné son image avec ses lunettes rondes, sa fine moustache et sa coupe au bol, Tsuguharu Foujita (Tokyo 1886 - Zurich 1968) fut l’un des acteurs les plus célèbres de l’École de Paris.

Il trouve son style -si singulier- dans cette avant-garde à la mode, à la croisée entre l’héritage de son illustre prédécesseur Hokusai et la modernité occidentale. Il dessine des chats, des natures mortes, des portraits d’enfants et de femmes (dont Youki sa première épouse et modèle favori), des nus et des autoportraits, avec une virtuosité qui va assurer son succès. Foujita à l’art du détail et son trait la finesse de la calligraphie. Il privilégie d’ailleurs le trait à la couleur qu’il réserve presque essentiellement aux fonds, avec ce blanc dont il garde jalousement la recette, ou cet or très oriental (Les grues, 1918).

Cinquante ans après sa mort, le musée Maillol met à l’honneur son œuvre protéiforme (il s’intéressa aussi au théâtre, à la couture et à l’art décoratif) avec une centaine d’huiles, gouaches et aquarelles, complétées de plusieurs ensembles décoratifs comme ces deux monumentales Composition au lion et Composition au chien, réalisées en 1928. L’exposition chronologique ouvre sur l’arrivée à Paris, en 1913, de ce fils d’un général de l’armée impériale du Japon qui rêve d’être « le premier peintre de Paris ». Elle se concentre sur les Années Folles à Montparnasse, entre 1913 et 1931, une période où Foujita, entouré de ses amis Picasso, Modigliani, Brancusi, Derain, Zadkine, Soutine, Kisling…est particulièrement productif.

En 1931, Foujita quitte Paris, laissant sa femme Youki en compagnie de son ami Desnos. Accompagné de sa nouvelle compagne Madeleine Lequeux, il voyage en quête d’un nouveau souffle à New York, en Amérique Latine, puis au Japon en 1940…où il devient chef du groupe de peintres officiels de guerre ; une activité violemment critiquée. Revenu définitivement en France en 1950, il obtient la nationalité française en 1955, se convertit au catholicisme et s’installe dans une petite maison à Villiers-le-Bâcle (Essonne), consacrant toute son énergie à sa dernière grande œuvre, la Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims. Sa maison-atelier est ouverte au public depuis 1991. https://www.lagoradesarts.fr/-Maison-atelier-Foujita-.html

Catherine Rigollet

Visuels page expo : Léonard Tsuguharu Foujita, Femme allongée, Youki, 1923, huile sur toile, 50,5 x 61 cm, Collection particulière, © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2017. Léonard Tsuguharu Foujita, Les grues, 1918, aquarelle et gouache sur fond d’or sur papier, 30 x 38,5 cm, Collection particulière, © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2017.
Visuel page d’accueil et vignette : Léonard Tsuguharu Foujita, Portrait de l’artiste, 1928, huile et gouache sur toile, 35 x 27 cm, Paris, Centre Pompidou - Musée national d’art moderne - Centre de création industrielle © Fondation Foujita / Adagp, Paris, 2017 - Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Jacqueline Hyde.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 7 mars au 15 juillet 2018
Musée Maillol
59/61 rue de Grenelle - 75007
Du lundi au dimanche, 10h30-18h30
Nocturne le vendredi jusqu’à 20h30
Tarif plein : 13€
www.museemaillol.com