Comme Victor Hugo a misé sur le noir dans ses dessins pour en faire jaillir la lumière, François Réau a choisi le noir pour retrouver les traces du passé. Il y a dans son choix une quête autant picturale que symbolique. Son noir est d’abord un résidu qui évoque une maison d’enfance calcinée et la mémoire d’un grand-père bougnat. Un double souvenir de charbon qui aujourd’hui participe à la construction de son œuvre au noir. Mêlant divers médiums (huile, crayon, brou de noix, pierre noire) et techniques (recouvrement, grattage, gommage…), François Réau refuse donc au passé de se laisser effacer et lui redonne vie, le réinvente à travers des univers paysagés, abstraits, bien qu’ils soient empreints selon l’artiste « d’une volonté figurative minimale ». On y discerne des herbes sauvages, des éruptions de magma, des bouillonnements bleutés et parfois les prémices d’un arc-en-ciel semblant jaillir d’une matrice noire originelle et chaotique. L’artiste, qui vit et travaille à Paris, sera aussi présent à la 66e édition du salon Réalités nouvelles (8 au 15 avril 2012 - Parc floral à Paris) qui réunit 400 artistes abstraits, tous médiums confondus.
C.R