Lorsque l’on pénètre dans la première salle de l’exposition Guy Le Meaux à la Galerie Bruno Mory à Besanceuil, on perçoit d’emblée que l’on se trouve en face d’une série. Des huiles sur bois d’un petit format, 27 x 35 cm, intitulées Chair et nature, qui rappellent une série beaucoup plus ancienne, Études d’après Velázquez, vue en 1980, à la Galerie Jean Leroy à Paris qui lui consacra sa première exposition personnelle. Cette série, comme d’autres que l’on peut découvrir dans cet accrochage, est pourtant récente, réalisées entre 2011 et 2013. Ainsi, ce travail qui se matérialise avec le temps semble autant d’avatars de thèmes singuliers qui inlassablement sont visités et revisités jusqu’à ce qu’ils livrent un secret.
Les variations sur l’Espagne, la Bretagne, sur les portraits des êtres proches se déploient à travers des techniques elles aussi multiples et inédites. Ce que l’on croyait être des huiles sur toile sont en réalité des huiles sur bois, de même dans la seconde salle, cette grande technique mixte aux arches grassement tracées de pastel noir, orange et vert se compose en fait de graphite, d’encre et de pastel à l’huile.
Des évocations qui confinent à l’abstraction bien que chaque œuvre, chaque dessin, chaque peinture sur papier ou sur toile soit le fruit et le prolongement d’un thème, ou la représentation d’un réel clairement identifié : un tableau de Velasquez, des cartes géographiques ou des portrait de jeune homme (Portrait de Blaise), ou de jeune fille (Claire Juliette). Le travail de Guy Le Meaux (né en 1947 dans le Morbilhan) trouve dans ce lieu béni au milieu des collines de Bourgogne toute sa résonance et sa complexité si on s’accorde le temps nécessaire à sa contemplation.
Marie-Ange Dutartre
Visuel page expo : Le Meaux. Chair et Nature - 2011 - huile sur bois - 27 x 35 cm. Courtesy galerie Bruno Mory.
Page d’accueil : Le Meaux, La bête noire de la phénoménologie, 2012, graphite et pastel à la cire sur papier teinté, 126,5 x 180 cm. Courtesy galerie Bruno Mory.