Radical, expérimental et avant-gardiste, Henry Moore (1898-1986) est l’un des artistes britanniques les plus marquants de tous les temps. La richesse et la profondeur de son œuvre sont abordées pour la première fois sous un nouvel éclairage, notamment par l’évocation de la noirceur et de l’érotisme, propre à l’œuvre de cet artiste marqué à la fois par la guerre, l’essor de la psychanalyse et des idées nouvelles sur la sexualité, l’influence prépondérante des arts primitifs ainsi que du courant surréaliste. Cette grande exposition met en scène 150 oeuvres, parmi lesquelles des sculptures en pierre et bois, des bronzes ainsi que des dessins. On y découvre le plus grand nombre de sculptures en bois d’orme jamais rassemblées dans un lieu unique, des œuvres superbes, au grain épais, qui montrent l’évolution du thème de la silhouette allongée, si caractéristique de la carrière d’Henry Moore comme celui tout aussi récurrent de la mère à l’enfant. Sont aussi exposées des séries de dessins très émouvants, représentant les habitants de Londres réfugiés dans le métro durant le Blitz, dont les plus importants d’entre eux réalisés de l’automne 1940 à l’été 1941. Des dessins d’une grande humanité. Henry Moore s’est aussi inspiré de travaux provenant des cultures non-occidentales, notamment de l’art toltèque, sculptant lui-même à même la matière des formes abstraites ou des corps longilignes.