Est-on toujours certain de ce qu’on voit ? C’est quoi le réel ? L’œuvre de Jean-Claude Meynard (né en 1951 à Paris), qui a évolué de l’hyperréalisme dans les années 1970, à la géométrie fractale et à l’art numérique, explore cette complexité du réel et sa difficulté à le représenter. Regardez de près ce beau perroquet, tout de son plumage à son bec est le résultat d’une démultiplication d’une silhouette humaine en mouvement (Papageno, 2018). Comme chez le peintre Jean-Paul Agosti avec lequel il a co-fondé le groupe fractal , chaque fragment des compositions du plasticien Jean-Claude Meynard n’existe que dans le lien qu’il a avec l’ensemble.
Dans « Chants fractals », sa dernière exposition présentée à la galerie Lélia Mordoch, de métamorphose en assemblage, d’algorithme en algorithme, l’humain devient animal et même note de musique en hommage à Mozart, Bach, Bartok et Debussy. Les œuvres ne sont plus limitées à leur seule forme plastique, elles sont augmentées d’une musique, et d’un film qui montre leur processus de création. À partir d’un QR code intégré dans l’œuvre, et qu’on peut scanner, on découvre la construction picturale et musicale de ces Chants Fractals, chacun étant composé d’un thème et de sa partition. Ainsi ce Duo Fractal, Papagena, Papageno ayant pour thème, l’extrait de la Flute enchantée de Mozart. Ou encore L’Horloge du Coq en lien avec la Sonate en D majeur BWV 963 pour piano de Bach. Un fascinant bestiaire fractal et musical !
Catherine Rigollet
Visuel : Jean-Claude Meynard, Duo fractal - Papageno Papagena, 2018. Impression numérique quadri sur plexiglas, 65 x 50 cm.