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José Maria Sert. Le Titan à l’oeuvre

Egérie du milieu artistique parisien du début du XXe siècle, intime de Mallarmé et de Picasso, Misia Sert (1872-1950) est peinte par les plus grands artistes de son époque : Bonnard, Renoir, Vallotton, Vuillard… à tel point que sa notoriété a largement éclipsé celle du peintre José Maria Sert (1874-1945), épousé en troisièmes noces après Thaddée Natanson, le fondateur de la Revue Blanche, et Edwards, magnat de la presse. L’exposition que le Petit Palais consacre au catalan José Maria Sert révèle la personnalité d’un homme controversé pour ses engagements politiques, mais d’un grand artiste-décorateur injustement méconnu du public français. Depuis celle de 1926, au Jeu de Paume, aucune exposition de cette ampleur ne lui a été consacrée à Paris.
L’atelier (et son organisation) est le fil conducteur qui permet de brosser le portrait d’un artiste en décalage avec l’art de son époque. Au moment où l’abstraction et le surréalisme dominent la vie artistique, il peint de grands polyptyques, d’immenses paravents et de vastes mises en scène plutôt baroques avec de fortes références à Goya dans le traitement des personnages. Mais son style séduit et dans les années 1920, il multiplie les projets pour une riche clientèle. Très « people », Sert est lié avec les créateurs, les intellectuels et les mondains les plus divers : Stravinsky, Debussy, Degas, Denis, Picasso, Cocteau, Claudel, Proust, Diaghilev, Chanel...Sa renommée a même traversé l’Atlantique. Il décorera notamment le RCA Building de New York de Nelson Rockfeller (Triomphes de l’humanité) en compagnie de Diego Rivera.
L’exposition montre l’évolution de cet artiste très doué, ses techniques de travail (importance des maquettes, des mannequins de bois articulés et de la photographie), son goût pour la couleur pourpre, puis pour les feuilles d’or. Elle retrace aussi sa vie avec Misia Sert dont les relations lui ouvriront de nombreuses portes, puis sa liaison avec la jeune Roussy, de 30 ans sa cadette. À partir de 1936, Sert va adhérer ouvertement au franquisme, par convictions nationalistes comme son ami Paul Claudel et en réaction contre la destruction de la cathédrale de Vic, l’œuvre de sa vie, qu’il a passé des années à décorer et qu’il rêve de voir reconstruite. Cet engagement politique et opportuniste ternira durablement son image.

Catherine Rigollet

Archives expo à Paris

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Infos pratiques

José Maria Sert, le Titan à l’œuvre (1874-1945)
Du 8 mars au 5 août 2012
Petit Palais
Du mardi au dimanche, de 10h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Plein tarif 10€
www.petitpalais.paris.fr

 

 

 Du 12 juin au 16 septembre 2012, le musée d’Orsay consacre une exposition à Misia Sert, reine de Paris.