Les élytres de Jan Fabre, les insectes armés de Nicolas Barrot… l’art se pare d’une minutie d’entomologiste. La sculptrice anglaise Kate MccGwire (née en 1964), attachée aux oiseaux depuis son enfance, se livre à un travail de fourmi : elle passe des mois à rassembler des plumes avant de les laisser, dit-elle, guider l’évolution de son travail.
Avec ces plumes de pie, d’oie, de cygne, de pigeon blanc qui lui sont souvent envoyées par des colombophiles, elle crée, véritable virtuose de la plumasserie, des formes abstraites en trois dimensions, ondulantes, vivantes, blanches ou noires, qui n’ont ni début ni fin, versions détournées du ruban de Moebius ; ou encore des tableaux en relief, crevassés de noir au cœur de leur blancheur.
On aimerait les toucher, ressentir la douceur des plumes, épouser les rondeurs serpentines, mais les œuvres s’y refusent, réfugiées sous leur cloche de verre. Curieux et fascinant.
Elisabeth Hopkins
Visuel : Kate MccGwire, Covert © JP Bland, courtesy La Galerie Particulière, Paris-Bruxelles.