Vous consultez une archive !

La Nouvelle Tate Modern : les femmes en lumière

Grâce à la nouvelle Switch House, dont le toit-terrasse panoramique offre une impressionnante vision à 360° sur Londres, la Tate Modern dispose d’un deuxième bâtiment de 10 étages. Les deux immeubles (Boiler House et Switch House) communiquent, notamment au niveau du 4e étage par une passerelle surplombant l’immense espace du Turbine Hall qui devient ainsi le lien central des deux poumons de la Tate Modern.

Seize ans après l’ouverture de la Tate Modern qu’avait déjà conçue le cabinet d’architecture suisse Herzog & de Meuron en réhabilitant l’ancienne centrale électrique de Bankside, cette extension pyramidale en briques qui repose sur deux anciens réservoirs de mazout laissés à l’état brut et destinés aux performances, s’intègre parfaitement à l’architecture du premier édifice et de sa cheminée.
Et surtout, augmentant de 60% ses espaces d’exposition (avec de vastes plateaux adaptés aux installations et sculptures monumentales), elle permet de renouveler l’accrochage de quelque 800 œuvres de plus de 300 artistes internationaux, résolument déployées selon une lecture mondialisée de la modernité, sans se préoccuper de la chronologie, des hiérarchies et des mouvements.

Des œuvres emblématiques de Pablo Picasso, Joseph Beuys, Anish Kapoor, Mark Rothko, Sol Lewitt, Germaine Richier, Gerhard Richter ou encore Kader Attia et son étonnante table d’architectures en couscous évoquant la cité algérienne de Ghardaïa, voisinent librement avec de nouvelles acquisitions comme ces sacs géants en toile de jute de Magdalena Abakanowicz (née en 1930, Pologne), ou Behold, impressionnante installation composée de pelotes et de longues nattes noires (en réalité des cheveux humains !) et de pare-chocs de voitures réalisée par Sheela Gowda (née en 1957 en Inde). Une artiste qui parle de son travail à Bangalore dans un passionnant petit film (5 min) présenté en alternance avec un autre sur l’artiste chinois Ai Weiwei qui témoigne de sa vie difficile à Beijing (6min).

Participant d’une volonté affirmée « d’acquérir et de montrer plus d’œuvres de femmes artistes », selon Frances Morris (57 ans), la nouvelle directrice de la Tate Modern, ces femmes sont effectivement bien en vue dans les collections contemporaines (Rebecca Horn, Marisa Merz, Saloua Raouda Choucair ou encore la roumaine Ana Lupas et ses sculptures en métal aux formes inspirées des couronnes de blé fabriquées par les paysans en Transylvanie), comme dans les expositions : Mona Hatoum jusqu’au 21 août 2016 et Georgia O’Keeffe du 6 juillet au 30 octobre 2016.

 Temps fort de l’ouverture le 17 juin 2016 de la nouvelle Tate Modern, l’exposition consacrée à l’artiste franco-américaine Louise Bourgeois (1911-2010), dont la célèbre installation « I Do, I Undo, I Redo » de 1999-2000 (qui comprenait Maman, son araignée monumentale) fut présentée dans le Turbine Hall de la Tate Modern au moment de l’ouverture du musée en 2000.
Mettant particulièrement l’accent sur les dernières années de la carrière de cette artiste qui a construit son œuvre tourmentée sur les questions du corps, de la féminité, des rôles de fille, de mère et d’amante avec un vocabulaire récurrent d’araignées, de cages, de sculptures en tissus et de nœuds, cette exposition comprend un ensemble exceptionnel d’œuvres. Notamment un cycle de seize dessins monumentaux À l’infini (2008-9) et des petites sculptures et maquettes réunies dans un « cabinet de curiosités ».

De quoi passer une grande et passionnante journée à la Tate Modern dont la fréquentation a franchi les 5,7 millions de visiteurs par an. Un record pour un musée d’art moderne et contemporain et la preuve de son attractivité.

Catherine Rigollet

Visuels : Switch House, Tate Modern © Iwan Baan. The Tanks. © Tate Photography.
Vue de l’expo Artist Rooms. Louise Bourgeois. Avec : Spider, 1994, Couple 1 (1996), Cell (Eyes & Mirrors, 1989-93), À l’infini, 2008-9. Photo ©L’Agora des Arts.
Magdalena Abakanowicz, Embryology, 1978-80. Installation à la Tate Modern. Photo ©L’Agora des Arts.
Ana Lupas, The Solemn Process, 1964-2008. Photo ©L’Agora des Arts.

Archives expo en Europe

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Nouvelle Tate Modern
Ouverture 17 juin 2016
Bankside, London
Tous les jours, de 10h à 18h
Nocturne vendredi et samedi jusqu’à 22h
Entrée des collections : gratuite
Entrée des expositions : £12
www.tate.org.uk/modern

 

 Le programme 2 pour 1 d’Eurostar permet aux visiteurs en possession d’un billet Eurostar de recevoir 2 entrées pour le prix d’un à l’exposition.