Réinventée il y a vingt ans pour sauver la race des chevaux boulonnais, la Route du Poisson ou route de la Marée amenait en moins de 36 heures le poisson fraîchement pêché dans la Manche à Paris, grâce à des convois lourdement chargés, tirés par de puissants chevaux. Les attelages étaient renouvelés tous les 20 kilomètres dans les relais de poste.
La Route achalandait les villes situées sur son trajet – Abbeville, Amiens et Beauvais. Le souvenir de François Vatel plane encore sur le château de Chantilly. Il fut dit que le contrôleur général des Officiers de bouche du prince Louis II de Bourbon Condé se suicida pour n’avoir pas reçu à temps la pêche qu’il avait commandée aux mareyeurs… Supplantée par le chemin de fer avec la création des lignes Paris- Boulogne, achevée en 1847, et Paris-Dieppe, achevée en 1873, les « Routes de la marée » sont peu à peu tombées en désuétude. Inversement et grâce au train, les touristes déferlent en masse dans les stations balnéaires du littoral. Pendant plusieurs décennies, bateaux de pêche et cabines de plage coexistent sur les mêmes rivages. La confrontation entre les citadins aisés et les « gens de mer » beaucoup plus modestes inspire les peintres, les photographes, les éditeurs de cartes postales et les fabricants de souvenirs. Conçue autour d’un prêt exceptionnel consenti par le musée d’Opale- Sud de Berck-sur-Mer, l’exposition retrace le trajet du poisson, de la mer à l’assiette, en cette période de profondes mutations.
– Le musée Daubigny, musée associatif installé dans le Manoir des Colombières à Auvers-sur-Oise a été créé en 1984 pour faire connaître les artistes ayant contribué à la renommée du village où Vincent Van Gogh passa les derniers jours de sa vie et où il est enterré aux côtés de son frère Théo. Le musée, présidé par Jacques Leroy, possède près de 1 500 œuvres réparties dans quatre collections. La collection principale est constituée de paysages du XIXe siècle autour de Charles-François Daubigny. Les collections provenant au début des donations Gœneutte et Raskin Daubigny, se sont enrichies d’œuvres de Charles-François et Karl Daubigny, Damoye, Delpy, Dupré, Guillaumin, Luce, Maufra, Marie-Laurencin, Véron…
L’art contemporain principalement représenté par des gravures, est consacré notamment à Alechinsky, Bryen, Clavé, Corneille, Goetz, Messagier…La donation Lavech de Chancy a contribué à la constitution d’une collection autour de l’art félin. La collection d’art naïf s’est enrichie récemment de la donation du fonds d’atelier Jean-Pierre Lagarde, chef de file du groupe « des primitifs modernes ».
C.R
Visuel page expo : Fernand Quignon, Berck- Apprêts de départ, vers 1901-1902 © Coll. Famille de l’artiste. Photo Laurent Koffel