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Masques, de Carpeaux à Picasso

Le masque, l’essence même du portrait, a fasciné les créateurs et a connu un regain d’intérêt considérable de la fin du 19è siècle au début du 20è siècle. Quelques 200 masques (sculptures, peintures et photographies) vous font face dans cette exposition : caricaturaux, comme ceux de Carnaval, figés comme les mortuaires, tragiques et comiques comme ceux du théâtre antique qui connut une seconde vie au 19è siècle, décoratifs comme ceux des mascarons ces ornements de l’architecture urbaine, énigmatiques ou cauchemardesques chez les artistes du Symbolisme tels Odilon Redon, Fernand Khnopff, Auguste Préault ou Max Klinger. Ne manquez pas de croiser le regard jaune inoubliable de sa Nouvelle Salomé (1893). Après Rodin, Jean Carriès (1855-1894) fut sans conteste l’artiste qui explora avec le plus de constance les ressources du masque. Il en réalisa de nombreux grimaçants, inspirés de ses propres traits. Vers 1906, une nouvelle source d’inspiration venue d’Afrique bouleverse les codes. Derain, Picasso, s’enthousiasment pour les masques africains, dits alors primitifs. Pour Picasso, ils ne sont pas des sculptures, mais « des choses magiques ». Cinq salles de la galerie surplombant la vaste nef du musée d’Orsay accueillent dans une pénombre renforçant l’étrangeté des confrontations, de nombreuses œuvres anonymes, des pièces majeures de Rodin, Carriès, Böcklin, Gauguin, Klinger, et la célèbre Noire et Blanche (1926) de Man Ray, l’une des icônes au masque les plus renommées.

Catherine Rigollet

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Infos pratiques

Paris. Masques, de Carpeaux à Picasso
Du 20 octobre au 1er février 2009
Musée d’Orsay
www.musee-orsay.fr