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Mayas. Révélation d’un temps sans fin

Essentielle à la compréhension et à l’histoire de la civilisation maya qui connut son apogée entre 250 et 900 de notre ère, son écriture a longtemps été considérée comme indéchiffrable. Elle a enfin commencé à révéler ses secrets à la fin des années 70, grâce au patient travail des chercheurs penchés depuis des siècles sur le millier de signes individuels ou glyphes qui la composent. Et c’est un jeune américain de 12 ans, David Stuart (né en 1965), qui se baladant sur les sites archéologiques avec son père va faire une découverte déterminante. Il comprend ce que personne n’a trouvé jusque là : un même son peut être écrit de plusieurs manières différentes. Ainsi la complexité des glyphes mayas apparaît mieux : un seul glyphe peut comporter un logogramme (idéogramme) et un morphème lui-même s’écrivant de plusieurs façons possibles. Une avancée qui a enrichi notre vision de cette fascinante civilisation de l’Amérique précolombienne.

Issus des collections d’une quarantaine de musées et grands sites mayas mexicains, quelque 400 objets (céramiques polychromes et souvent anthropomorphes, figurines, stèles en pierre sculptées, bijoux et ornements, masques…), accompagnés des plus récentes découvertes archéologiques, font découvrir les différents aspects de la culture maya. Ils éclairent sur la place des plantes et des animaux dans ce monde indigène préhispanique, telle la grenouille qui par ses coassements annonçait la pluie et qui apparaît sur de nombreux bijoux. Sur la vie quotidienne et les coutumes que révèlent des figurines en céramique porteuses notamment de cette curieuse déformation artificielle du crâne chez les dignitaires. Sur les connaissances des Mayas dans le domaine du cosmos et des astres (ils avaient déjà trouvé le calendrier solaire de 365 jours). Sur le rôle des dirigeants qui étaient aussi des chamans aux pouvoirs magiques.
Sur l’organisation de la cité aux bâtiments richement décorés sur lesquels sont gravés des faits historiques, le plus souvent des prouesses guerrières. Sur les forces sacrées omniprésentes, êtres surnaturelles ou divinités qui régissaient tout et donnaient lieu à des rites allant de l’offrande au sacrifice.

L’exposition conçue par Mercedes de la Garça, une des grandes spécialistes de la culture maya, se termine comme la vie, sur la mort avec une plongée dans les rites funéraires de ces Mayas qui croyaient à l’immortalité de l’esprit après la mort du corps. D’où ces nombreux objets déposés dans les tombes pour accompagner les défunts dans l’au-delà, et parfois ces animaux, hommes et femmes immolés à leurs côtés lorsqu’ils étaient illustres. De somptueux masques funéraires, substituts éternels des visages de dignitaires disparus, attestent aussi le talent artistique des Mayas et leur goût pour le jade, cette pierre verte considérée comme le matériau le plus rare et le plus précieux.

Catherine Rigollet

Visuels page expo : L’adolescent de Cumpich. Classique récent (600-900 apr. J.-C.), calcaire. Museo Nacional de Antropologia, Mexico, Mexique. Photo : l’Agora des Arts.
Figurine de dignitaire. Classique récent (600-900 apr. J.-C.), argile. Jaina, Campeche, Mexique. Collection Stavenhagen, Centro Cultural Tlatelolco, UNAM. Museo Nacional de Antropologia, Mexico, Mexique. Photo Ignacio Guevara.
Photo page d’accueil et vignette : Grenouille en or avec des yeux en turquoise. Postclassique ancien (900-1250 apr.J.-C.) L. 3,3 l.2,6 cm. Museo Regional de Antropologia, palais Cantón, Mérida, Yucatán.
Museo Nacional de Antropologia, Mexico, Mexique. Photo Ignacio Guevara.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 7 octobre 2014 au 8 février 2015
Musée du Quai Branly
37 Quai Branly, 75007 Paris
Mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h
Jeudi, vendredi et samedi de 11h à 21h
Fermé le lundi
Tarif plein : 9€
Billet jumelé (collections permanentes et expositions temporaires) : tarif plein 11 €
Gratuit le 1er dimanche de chaque mois
Tél. 01 56 61 70 00
www.quaibranly.fr