Vous consultez une archive !

Per Kirkeby. Œuvres récentes

Rien qu’en poussant la porte de la galerie on reconnait la patte de Per Kirkeby (né en 1938), peintre majeur de l’avant-garde danoise, les coups de brosse vigoureux et la pâte de peinture à l’huile dans les verts, bruns percés de blanc ou de jaune citron. On en oublierait presque de regarder la diversité de la « manière » Kirkeby : les formats de toutes sortes, les supports différents, toile, bois (mais il utilise aussi papier ou tableau noir), les formes stylistiques, peintures ici (mais aussi sculptures, architectures, dessins, performances, estampes ou cinéma), les fonds blancs ou beige et les contrastes de texture, mate et laquée. Bref, de s’attarder sur la peinture elle-même : ces traces de couleurs, ces aplats rutilants verticaux, horizontaux, ces formes arrondies presque insolites, qui se déploient pour évoquer des paysages intérieurs – extérieurs d’une tendre rudesse. Paysages s’interroge-t-on devant certaines toiles ou l’on croit discerner : là un chaos de matières minérales, ici une touffe de tulipes jaunes ? L’artiste réfute cette référence au paysage, comme il déteste que l’on parle de coloriste à son égard. Kirkeby ne peut ni ne veut être classé, préférant questionner sans relâche la position et les perceptions de l’observateur. Un observateur touché par la nature et qu’en géologue de formation il connait aussi de « l’intérieur », au plus profond, avouant avec poésie –ou mélancolie- : « les longues heures du coucher du soleil sont l’endroit du monde où j’ai grandi ». Rupture, minimalisme, abstraction, destruction, emprunts, figuration (comme dans cette toile où il évoque une nature morte), on retrouve tout cela dans son œuvre prolifique qui démarre dans les années 1960, dans le sillage du mouvement Fluxus et continue aujourd’hui de se situer à l’avant-garde, avec une peinture pleine d’énergie vitale qui trouve dans l’histoire de l’art des éléments d’inspiration. Après la très belle rétrospective que le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles a consacré à l’œuvre de Per Kirkeby (du 10 février au 20 mai 2012), on peut admirer une dizaine de grandes œuvres récentes du peintre à la galerie Vidal- Saint Phalle qui expose l’artiste pour la cinquième fois. La collection Michael Werner, présentée actuellement au musée d’Art moderne de la Ville de Paris comprend également des œuvres majeures de l’artiste En savoir plus.

Catherine Rigollet

Visuel : Per Kirkeby, sans titre 2011, panneau de bois (Masonite), 122 x 122 cm. Courtesy Galerie Vidal Saint-Phalle 2012.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 13 octobre au 1er décembre 2012
Galerie Vidal- Saint Phalle
10, rue du Trésor - Paris 75004
Du mardi au samedi
De 14h à 19h
Tél. 01 42 76 06 05
www.vidal-stphalle.com