Depuis le milieu des années 2000, engagé dans une intense expérience de la photographie liée à la couleur, libéré de toutes les contraintes propres au reportage, Raymond Depardon vagabonde selon ses désirs, dans les lumières et les couleurs des routes, des grands espaces et des villes, des terrasses de café ou des chambres d’hôtel. Il revient sur ses pas, déambule dans les lieux qu’il affectionne, les paysages de ses obsessions, de ses joies ou de ses douleurs, en Éthiopie et au Tchad. Il photographie obstinément Paris, il marche le long des plages et des bords de Loire et s’envole loin d’ici vers les terres australes, la Bolivie ou Hawaï.
Il porte sur le monde un regard dépaysé, un regard à l’état simple, à l’état pur, qui est une recherche de la vérité - la vérité de soi -, une quête du lieu idéal et du bonheur liée à la couleur et à la douceur.
La couleur apparaît dès les origines de l’œuvre de Raymond Depardon, dès la naissance de sa vocation dans les années 60 lorsque jeune homme il photographie la cour de la ferme de ses parents près de Villefranche-sur-Saône. Elle réapparaît ensuite ici et là dans divers reportages pour des magazines puis, notamment, dans deux commandes célèbres, l’une consacrée à la Ferme du Garet et l’autre à la France et elle trouve dans ses photographies d’aujourd’hui son plein épanouissement. L’exposition au Grand Palais présente une centaine de photographies récentes de grand format, ainsi que de plus anciennes, pour la plupart elles aussi inédites, permettant de montrer l’attachement particulier que Raymond Depardon porte à la couleur.
Raymond Depardon, Salon du camping, Porte de Vincennes, 1960. 25 x 25cm © Raymond Depardon / Magnum Photos