Vous consultez une archive !

Reims célèbre les 800 ans de sa cathédrale en 2011

À Reims, l’année 2011 est toute entière placée sous le signe des bâtisseurs, ceux d’aujourd’hui qui continuent à construire la ville moderne et ceux d’hier, notamment ces tailleurs de pierre, maçons et peintres qui ont édifié sa cathédrale dont la construction, commencée en 1211 sur les ruines calcinées d’une précédente église, sera longue et douloureuse. Victime d’un incendie le 24 juillet 1481 alors que les travaux touchent à leur fin, sa toiture doit être entièrement refaite et ses flèches ne seront jamais édifiées. Incendiée et pilonnée en 1914 par l’artillerie allemande, elle aurait pu rester en ruines dans sa « tragique grandeur ». Elle est relevée par l’architecte Henri Deneux qui la dote d’une charpente en ciment armé capable de soutenir sa toiture en plomb et de résister au feu (armez-vous de courage et grimpez les 250 marches pour découvrir côté ombre la charpente et côté lumière la ville qu’on domine de 45 mètres). Pour parer la belle Notre-Dame de nouveaux vitraux, les maîtres-verriers rémois mettent leur art et leur technicité au service d’artistes comme Marc Chagall et aujourd’hui l’Allemand Imi Knoebel (hélas avec moins de fantaisie, d’originalité et de symbolique que son illustre prédécesseur).
Ce travail des maîtres-verriers, notamment le célèbre atelier rémois Simon Marq dont la saga remonte à 1640, sera exposé au musée des Beaux-Arts de Reims, du 7 octobre 2011 au 26 février 2012. Notre-Dame de Reims, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, est exceptionnelle par sa nef qui s’élève à 38 mètres épaulée à l’extérieur par des arcs-boutants, son immense rose et surtout par la profusion de ses ornementations et notamment son impressionnante statuaire. Le couronnement de Marie sur la façade et surtout la série d’anges aux ailes déployées, dont cet emblématique « Ange au sourire », font de cet édifice un chef d’œuvre. Pour le mettre en valeur, le groupe Skertzò conduit par Jean-Michel Quesne et Hélène Richard a créé Rêve de couleurs, une mise en lumière féerique qui dévoile la richesse des sculptures de la façade occidentale, tout en réveillant l’histoire de la cathédrale grâce à une inventive scénographie. Ce spectacle sonorisé d’une vingtaine de minutes qui se déroule à la nuit tombée sera joué de mai à octobre, puis repris chaque année pour la saison touristique. Indissociable de la cathédrale gothique, le proche Palais du Tau qui abrite le trésor de la cathédrale (comme le calice en or des sacres et les restes de la Sainte Ampoule), expose les photographies en noir et blanc de Gérard Rondeau. Présentées dans le cadre de l’événement national Monuments et animaux, ces images insolites qui explorent le bestiaire de pierre de la cathédrale, viennent compléter les photographies de Notre-Dame de Philippe Maille, présentées dans l’église Saint-Jacques jusqu’au 30 août. Les 800 ans de la cathédrale de Reims (d’un coût de 2,3 millions d’euros, dont 80% financés par la ville et l’agglomération, soutenus par une quinzaine de mécènes), constituent donc une belle occasion de (re)découvrir la ville du Champagne qui s’enrichit également du 17 juin au 22 juillet de ses traditionnelles Flâneries musicales.

Catherine Rigollet

Archives expo en France

Infos pratiques

800 ans de la Cathédrale Notre-Dame de Reims
Du 6 mai au 23 octobre 2011
www.cathedraledereims.fr