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Suzanne Lalique-Haviland, le décor réinventé

Elle porte le nom de deux manufactures françaises célèbres, l’une pour ses créations en verre et cristal, l’autre pour son savoir-faire dans la porcelaine. Lalique, Haviland, Suzanne allie ces deux patronymes et s’est fait un prénom comme talentueuse décoratrice, exerçant sa créativité dans des domaines aussi variés que le verre et la porcelaine, le textile, les costumes et décors de théâtre ou encore la peinture. Elle a marqué, en plus des entreprises familiales, des institutions aussi illustres que la Manufacture de Sèvres ou la Comédie-Française, sans jamais attirer les projecteurs sur elle.
Suzanne Lalique (1892-1989) est la fille de René Lalique, artiste de génie qui a marqué l’Art nouveau avec ses bijoux et l’Art Déco avec ses créations verrières, et d’Augustine Alice Ledru, elle-même fille du sculpteur Auguste Ledru, ami de Rodin. Après le décès précoce de sa mère en 1909, son père l’incite à exprimer ses talents de dessinatrice. Il la sollicite régulièrement pour sa créativité et son jugement, tandis qu‘elle apprend la peinture aux côtés d’Eugène Morand. La période est féconde. Suzanne conçoit flacons et boîtes à poudre pour la Maison Lalique, crée pour la manufacture de Sèvres, que ce soit seule ou en collaboration avec son père. En 1913, elle expose pour la première fois au Salon des artistes décorateurs des aquarelles, modèles pour impressions sur étoffes.
Par son mariage avec Paul Burty Haviland en 1917, elle découvre une autre famille d’artistes. Son mari est photographe ; son beau-frère, Franck Burty Haviland, peintre et ami de Picasso ; son beau-père, Charles Edward Haviland, industriel de la porcelaine. Mais c’est pour la manufacture Théodore Haviland, dirigée par le cousin de son mari, que Suzanne crée ses services de table à partir de 1925. Parallèlement à la création d’objets décoratifs, Suzanne et son père René associent leurs talents dans le domaine de la décoration d’intérieur, en particulier les salons des Premières Classes du paquebot le Paris en 1921 et pour le Côte d’Azur Pullman Express en 1929.
En 1930, la galerie Bernheim Jeune consacre une première exposition à Suzanne Lalique peintre. Son univers pictural se nourrit de son environnement quotidien, dans lequel elle puise les objets les plus anodins pour les teinter d’une délicate poésie. À partir de 1937, elle se consacre au théâtre, sollicitée par Edouard Bourdet puis Charles Dullin. À la tête des ateliers de décors et de costumes, elle imprime son propre style à la Comédie-Française et s’attache à donner une unité de ton aux spectacles.
L’exposition Suzanne Lalique-Haviland, le décor réinventé a été reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture et de la Communication. Après le Musée Lalique de Wingen-sur-Moder (Bas-Rhin), berceau alsacien depuis 1921 de la manufacture de cristal, elle est présentée jusqu’au 15 avril 2013 au Musée des beaux-arts de Limoges et permet de découvrir le talent de cette décoratrice restée dans l’ombre de son père.

Visuel : Coupe Flora Bella (1930) (diam. 39 cm). Coll. S. Bandmann et R. Ooi. Et Assiette Amphitryon (1930) Coll. Lachaniette. M. Bussereau - Les Ardents Editeurs. ADAGP Paris 2012

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 15 décembre 2012 au 15 avril 2013
Musée des Beaux arts
Palais de l’Evêché – 87000 Limoges
Tous les jours, sauf le dimanche matin et le mardi
De 10h à 1éh et de 14h à 17h
Tarif plein : 4€
Tél. +33 (0)5 55 45 98 10
www.museebal.fr