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Ugo Mulas. La Photographie

Figure de la photographie italienne du XXe siècle, l’œuvre d’Ugo Mulas (1928-1973) reste néanmoins mal connue en France. Cette exposition personnelle d’une soixantaine de tirages en noir et blanc d’époque constitue une première et rend hommage à cet artiste, né à Pozzolengo (Lombardie), arrivé à Milan à 20 ans pour y faire son droit avant de se découvrir une passion pour la photographie, publiant son premier reportage à l’occasion de la Biennale de Venise en 1954 et shootant déjà les artistes, tels Max Ernst.

Dix ans plus tard, c’est à New York qu’on le retrouve, photographiant la scène artistique new-yorkaise et internationale, dont l’incontournable star de l’époque Andy Warhol, mais aussi Jasper Johns, Frank Stella, Robert Rauschenberg et surtout Marcel Duchamp, installé à New-York depuis la Première Guerre mondiale et naturalisé américain en 1955. C’est rarement de manière frontale que Mulas photographie les artistes, mais le plus souvent en train de travailler dans leur atelier. Duchamp est un cas à part. Mulas explique avoir tenté de « restituer visuellement l’état d’esprit de Duchamp vis-à-vis de son œuvre (…) », dans les portraits qu’il a fait de l’inventeur du ready made.

Quand il photographie un artiste, Ugo Mulas cherche à « éviter la photographie d’information, mais aussi le portrait classique, le joli portrait ». Ce qui l’intéresse, c’est de donner une idée du personnage. Ce questionnement sur la photographie l’a incité a réalisé, entre 1968 et 1972, la série des Vérifications (14 œuvres) qui interroge la photographie et ses pratiques. Son but était de toucher du doigt le sens d’opérations répétées cent fois par jour pendant des années, sans jamais prendre le temps de les considérer en elles-mêmes.

L’exposition à la Fondation Henri-Cartier-Bresson réunit, pour l’essentiel, des photographies choisies par Mulas pour être publiées dans La Fotografia (Einaudi, 1973), son dernier livre devenu mythique, témoignage essentiel de son travail et de ses réflexions. À travers de brèves séquences d’images introduites à chaque fois par un texte, Mulas y analyse l’art de son temps et fait le portrait des artistes qu’il a côtoyés. Une œuvre documentaire à forte tonalité autobiographique.

Catherine Rigollet

Visuel : Alexander Calder, Roxbury, 1964 © Estate Ugo Mulas, Milano - Courtesy Galleria Lia Rumma, Milano / Napoli.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 15 janvier au 24 avril 2016
Fondation Henri Cartier Bresson
2, Impasse Lebouis – 75014 Paris
Du mardi au dimanche de 13h00 à 18h30
Le samedi de 11h00 à 18h45
Nocturne le mercredi jusqu’à 20h30
Plein tarif : 7€
Tél. 01 56 80 27 00
www.henticartierbresson.org