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Yvon Le Corre. Dans le sillage du peintre

Écrivain, peintre, aquarelliste et marin, Yvon Le Corre parcourt les mers depuis soixante ans, à bord d’anciens voiliers aménagés par ses soins (Iris, Eliboubane ou encore Girl Joyce), en quête de vie simple, de rencontres humaines, d’aventures maritimes, autant que de lumière et d’atmosphères pour nourrir ses peintures.

Fin connaisseur de la mer et des bateaux, ce breton (né en 1939 à Saint-Brieuc) dessine sans relâche : bateaux en mer ou échoués, bateaux du monde aux formes variées, cordages, voiles, hommes travaillant dans les chantiers...Des œuvres très réalistes souvent annotées de détails techniques. Grand voyageur, ouvert au monde, il croque aussi des portraits sur le vif, fasciné par sa rencontre avec les autres. Ses premiers dessins de voyage datent de 1955, lors de son voyage sur les rivières du Monténégro, à bord de flottages de bois. Puis ce sera l’Afrique du Nord, l’Europe, l’Amérique du Sud, les États-Unis, l’Afrique à nouveau avec la descente du Niger, le Brésil où il va risquer sa vie...

Initié, dès sa jeunesse, à la pratique du carnet comme trace écrite d’un voyage, d’une rencontre, il publie dès 1978 chez Gallimard Heureux qui comme Iris. À cette époque l’éditeur de Gallimard, Pierre Marchand dit du navigateur-artiste au regard bleu horizon pétillant : « s’il fallait comparer les épais carnets de croquis d’Yvon, ce serait à ceux de Delacroix ou aux pages de Noa Noa de Gauguin ! »

Mais pour Yvon Le Corre, qui enseigna l’art du dessin et du voyage en bateau à Titouan Lamazou : « le dessin ne sert que l’anecdote ». Influencé par le grand peintre tchèque Josef Sima (1891-1971), c’est la peinture qui depuis toujours l’exalte. Caractérisées par la pureté et la simplicité des formes, la quête de lumière, l’appel du large et une certaine spiritualité, ses acryliques et ses huiles, d’une abstraction portée par une grande émotion intérieure, disent la manière d’être au monde de cet Ivre de mer (comme le titre de son dernier ouvrage paru en 2011), libre et tourné vers les autres.

Une exposition de 160 dessins et peintures à découvrir à La Roche Jagu, un château du XVe siècle et son jardin remarquable dominant l’estuaire du Trieux, au cœur du Trégor.

Catherine Rigollet

Visuels : Yvon Le Corre, Les rames, huile sur toile, 1986. Collection de l’artiste. Emergence, 2011. Collection de l’artiste.
Visuel page d’accueil : Yvon Le Corre, Cap Horn, 1991, acrylique sur bois, 130 x 310 cm. Collection Ville de Saint-Nazaire.

Archives expo en France

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 7 mai au 25 septembre 2016
Domaine départemental de La Roche Jagu
22 260 Ploëzal
Parc et jardins : accès gratuit toute l’année
Exposition : 5€ tarif plein
Tél. 02 96 95 62 35
www.larochejagu.fr