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Albert Marquet. Les bords de Seine, de Paris à la côte normande

Né à Bordeaux entre Garonne et Gironde, Albert Marquet (1875-1947), conserva toute sa vie une attirance pour les fleuves et l’eau. Arrivé à Paris en 1890, il y fait son apprentissage d’artiste dans l’effervescence de l’époque, entouré de ses amis peintres, Matisse, de six ans son aîné, mais aussi Manguin et Camoin. Avec eux il va expérimenter l’utilisation des couleurs pures, participant à l’aventure du fauvisme et à la première exposition fauve au salon d’Automne de 1905, avant de suivre son instinct pictural, de chercher à s’approcher au plus près de la nature, à trouver le ton juste, à aller à l’essentiel face au motif. Il assagit ses couleurs, fluidifie sa matière, affectionne les nuances de gris, simplifie les formes, supprime les anecdotes et trouve son style post-impressionniste dans des toiles consacrées au paysage, dans lesquelles l’eau est omniprésente.
Fasciné par les quais de Seine, il habitera successivement quai de la Tournelle, puis au 1 rue Dauphine, à l’angle du quai des Grands-Augustin, pile face au Pont neuf qu’il croque tout à loisir, puis quai Saint-Michel dans l’ancien atelier de Matisse. De ses fenêtres, il peint la vue inlassablement, peut-être de manière trop répétitive diront certains, mais avec sentiment, cherchant à capter de fugaces instants de vie : des silhouettes de passants, des voitures à cheval, quelques automobiles noires et les premiers autobus à moteur, se faisant une spécialité des vues plongeantes des quais, de jour (Le Pont Saint-Michel, 1910-1911) comme de nuit (Le Pont-Neuf la nuit, 1935-1939).

UN PEINTRE AIMANTÉ PAR L’EAU

Grand voyageur (Maroc, Tunisie, Italie, Allemagne, Angleterre, Norvège, Suède, Egypte, Algérie, etc) ; Marquet reviendra toute sa vie vers la Seine, aimanté par ses reflets, ses rives, ses ponts et ses quais. Travaillant par séries, il met aussi en scène les ciels changeants, lumineux ou orageux, les poursuivant en amont et en aval du fleuve jusqu’à la mer, plongeant les reflets de l’un dans l’autre comme dans Les Deux bras de la Seine à Poissy, tableau dans lequel des nuages blancs semblent flotter sur l’eau bleue. Marquet séjourne à Conflans-Sainte-Honorine, Rouen, le Havre, Samois-sur-Seine, Triel-sur-Seine, Poissy, et surtout à la Frette où il s’installe à partir de 1938. C’est d’ailleurs là qu’il finira ses jours et qu’il sera inhumé en 1947, au sommet d’un coteau dominant le fleuve.
L’exposition du musée Tavet-Delacour, qui bénéficie du concours du Centre Pompidou et du Wildenstein Institute à Paris, présente une belle série de tableaux et de nombreux dessins, gravures et encres d’Albert Marquet, provenant de musées français et de collections privées. À découvrir sur les hauteurs de Pontoise, dans un bel hôtel particulier de la fin du XVe siècle avec ses tourelles d’angle, ses toits en poivrière et ses fenêtres à meneaux.

Catherine Rigollet

Visuel : Albert Marquet, Le Pont St Michel, 1910-1911. Huile sur toile 65x 81 cm © Musée de Grenoble © ADAGP. Les deux Bras de la Seine à Poissy, 1908. Huile sur toile, 65 x 81 cm. Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.

Archives expo à Paris

Visuels de l'artiste
Infos pratiques

Du 13 octobre 2013 au 16 février 2014
Musée Tavet-Delacour
4, rue Lemercier – 95300 Pontoise
Du mercredi au dimanche
De 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h
Plein tarif : 5€
Tél. 01 30 38 02 40
www.ville-pontoise.fr